CROISIÈRE SUR LE YANGZI

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Samedi, 17 avril
Journée de voyage avec deux heures d’avion vers Yichang, le point en aval de la croisière sur le Yangzi.  Nous avons été « réceptionnés » par une guide « Flora » qui nous a beaucoup appris sur la Chine contemporaine.  Jeune femme de 25 ans, mère d’une petite fille de 4 mois dont s’occupe sa belle-mère lorsqu’elle travaille, elle vient quand même d’une famille aisée de restaurateurs puisqu’elle a étudié à l’étranger, Singapour et Sydney.
Le mari enseigne à l’université, mais ils ne peuvent quand même se payer une garderie privée et doive déjà prévoir les frais scolaires universitaires de leur enfant.  Pas question d’avoir un deuxième enfant l’encontre des lois, car seuls les très riches peuvent se permettre les amendes ou les privations de bénéfices sociaux, surtout que ceux-ci se sont améliorés les dernières années.  Elle-même vient d’une famille de deux enfants, car sa mère étant de la minorité Tujia, et non de la majorité Han, elle avait droit à deux enfants.  Mais ce droit n’est pas transférable à la génération métissée.
Après un souper vite expédié et un peu cher pour le contenu, nous nous sommes rendus au navire.  Et là,  notre guide nous a laissé partir sans nous accompagner à la réception du navire.
L’arnaque…  Tout d’abord, un jeune majordome chiant qui  nous dit que rien ne prouve que nous sommes sur le bon navire puisque nous n’avons pas été accompagnés; devant la gêne des réceptionnistes qui nous avaient dûment enregistrés à la présentation de nos passeports et du « voucher », il prend son air le plus bête pour nous conduire à une chambre sur le pont inférieur; chambre standard assez grande et bien avec deux lits, mais c’est ce pourquoi j’avais payé…
Je proteste cependant contre le fait qu’il nous donne cette chambre sur le pont inférieur alors que nous sommes les premiers arrivés sur le navire et qu’il nous défavorise sous prétexte que nous ne sommes pas partie d’un groupe;  Me Marie Pepin en remet sérieusement…  Mais il nous dit que le navire est plein et qu’il ne peut rien y faire, mais nous offre de changer notre chambre pour une avec un grand lit ou une suite, moyennant évidemment supplément, ce que nous refusons.
Il revient deux minutes plus tard pour nous dire qu’une chambre s’est libérée sur le pont supérieur et que nous pouvons la prendre si nous voulons; nous le suivons pour l’inspecter, et elle est très bien, mais plus petite avec toujours les lits jumeaux chinois.  Marie accepte d’aller voir une plus grande chambre sur le même pont supérieur; merveilleuse, immense baie vitrée et un lit « king », petites douceurs fournies comme des fruits frais.  Mais c’est RNB800 de plus (soit 110$CAN) pour les quatre nuits; nous acceptons. Je veux payer avec Visa, mais là il me dit qu’il faut que je verse RNB300 en comptant à lui-même immédiatement (pour qu’il les remette aux personnes qui feront le service !!!), et que je paie les autres RNB500 avec Visa à la réception.  Nous avons accepté à contrecœur, en nous disant que finalement nous nous pénaliserions nous-mêmes en refusant, que nous ne reviendrions sans doute jamais sur le Yangsi.
Puis nous avons profité de la vue superbe sur l’entrée d’une petite gorge et du soir brumeux qi descendait calmement sans bruit…
Dimanche, 18 avril
Brumeux, mais chaud.  Au petit déjeuner, ils ont assigné une table à tous les passagers et nous nous sommes retrouvés avec un couple allemand qui ne parle que très peu l’anglais, un couple de guides chinois qui parle le mandarin et l’allemand (et un peu l’anglais) et un couple anglais; nous sommes la table des orphelins, de ceux qui ne sont pas en groupe, soit 6 personnes sur plus de 160.  Et la société des nations : 3 continents, 4 pays et 4 langues.  Et comme évidemment l’anglais devient la langue de communications, nous échangeons surtout avec les anglais avec qui nous sommes cependant les seuls à pouvoir parler couramment.
Visite du barrage des Trois Gorges le matin; un eu ennuyant tous ces chiffres sur les tonnes de ciment et la grande réalisation du peule chinois.   Et les écluses (quatre) l’après-midi.  Elles sont tellement énormes que nous ne pouvons qu’être un peu effrayés de la pression de l’eau de l’autre côté lorsque nous pénétrons dans une écluse avec la très haute porte qui nous fait face.
Puis, nous distinguons quand même les parois de la première gorge.  Et maintenant les paysages incroyables se succèdent; les montagnes nous écrasent souvent malgré le temps brumeux, et même pluvieux, qui ne parvient pas à effacer la beauté des lieux. Je ne peux non plus m’empêcher de penser aux millénaires de civilisation qui nous entourent et qui sont en partie noyés sous la montée des eaux dont nous sommes, comme québécois, les derniers à pouvoir en critiquer la raison.  Magnifique, malgré la brume persistante.
Souper délicieux avec une dizaine de plats.  Agréable aussi.  Bizarre, la bière est gratuite, mais nous devons payer si nous voulons un 2ème verre d’eau.  Qui a dit que lorsqu’on ne prenait pas d’alcool on économisait ?
Nous avons laissé tomber le cocktail du capitaine avant le repas et le spectacle de l’équipage après.  Dodo !…
Lundi, 19 avril
Réveil brumeux encore …  Après le déjeuner, départ en ponton sur la rivière Shannong parmi les montagnes du même nom.  Le soleil apparaît sur un décor à couper le souffle; des montagnes escarpées qui enserrent une petite rivière aux eaux limpides.  Ici aussi, l’effet barrage a fait monter les eaux de plus de 80 mètres, et on a relocalisé les gens de la minorité Tujia dans de magnifiques blocs abritant une seule famille, mais trois générations. « That made people happy ! »  nous a dit notre guide sans rire.
Une heure de paysages époustouflants; et nous quittons ensuite le ponton pour monter dans des barques à rame par groupe d’une douzaine de personnes, opérée par 5 rameurs.  La rivière rétrécit encore, les montagnes sont aussi hautes… que dire!…  Et une guide Tujia enjouée , rieuse, avec un sens de l’humour percutant…
Il faut dire que les Chinois, sont moins réservés que les Vietnamiens, aiment beaucoup rire et un très bon sens de l’humour.  Et jusqu’à date, il semble bien que les relations entre les sexes soient réellement assez libres (je ne parle pas ici des questions d’équité économique); d’ailleurs, les montées d’hormones printanières  chez les jeunes sont très visibles !…  Ils ne me semblent pas être de très bons candidats pour l’Islam.
Et cet après-midi, les deux dernière gorges sur le Yangzi, particulièrement spectaculaires, surtout lorsqu’à un moment donné le fleuve se rétrécit à 100 mètres entre des falaises incroyables.  Nous n’avons pas pris les excursions optionnelles cet après-midi et nous lisons et écrivons sur le pont à l’ombre, alors que le soleil et l’humidité créent une chaleur écrasante (les commentaires de ceux qui y sont allés étaient d’ailleurs assez mitigés).  Mais cela fait du bien après Beijing la Montréalaise.
Soirée de danses ethniques par l’équipage; nous avons bien rigolé entre nous par la suite avec notre couple d’anglais.
Mardi, 20 avril
Visite par un matin brumeux d’un temple taoïste et bouddhiste assez démoli par la révolution culturelle et rénové par la suite.  Longue montée de 550 marches que Marie a choisi comme la majorité d’éviter en prenant un chair-lift.  Belle visite, même s’il y avait foule (tous les bateaux arrivent en même temps –même horaire) et si le temps était brumeux.
Comme le souligne Marie, il est devenu de bon ton pour les guides chinois de critiquer la révolution culturelle qui fut assez sanglante.  A quand Mao au dépotoir ?
En après-midi, nous remontons le Yangzi bordé de villes industrielles polluantes et polluées; nous sommes dans le Sorel de la Chine…  Repos, lecture avant le banquet d’adieu.
Mercredi, 21 avril
Chongqing
Encore une ville moderne, mais où parfois se côtoient des buildings ultramodernes et de vieux marchés où l’on vend les poules, les canards et les poissons vivants.  On est certains de la fraîcheur.
Expérience culinaire; nous sommes allés dans un resto chic manger une véritable fondue à la  chinoise; pas un mot d’anglais, pas de menu en anglais, pas de menu avec des images, du plaisir et de la rigolade de part d’autres avec notre dictionnaire anglais-mandarin. Pour nous, ils nous on offert un Ying et Yang avec deux chaudrons : l’un modérément épicé (bouillon de poulet, légumes et épices), et l’autre un bouillon de « chilis » avec un peu d’huile sur le dessus pour empêcher les bouillonnements.   On y trempe du porc, du poisson, des calmars et toutes sortes de légumes et autres viandes ou fruits de mer.  Une expérience à manger tout cela avec des baguettes avec une trempette de sauce soya assaisonnée de sésame, de ciboulette et d’ail.  Délicieux, et pas cher puisque les prix sont tombés depuis notre départ de Xi’an.
Un mot en passant sur les chinoises : très jolies, très minces et élégantes.  Les chinois sont moins remarquables (dixit Marie), mais ils sont minces aussi.
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