Voyage au bout de l’ennui…

Le désert de la Patagonie

15 février

600 kilomètres en 12 heures sur une route à 90% de terre, et en construction en plus.  Dans un autobus aux sièges certes confortables, mais sans toilettes.  Arrêts aux trois heures ou sur la route lorsque le chauffeur rencontre un de ses amis qui conduit un autobus en sens inverse, le seul que nous rencontrerons d’ailleurs;  les gars peuvent en profiter pour aller faire pipi près de la clôture.  Les femmes, moins bien équipées, doivent attendre le prochain arrêt dans des toilettes dégueulasses.

Évidemment, nous sommes encore les vieux de la gang.  Et le désert, avec parfois au loin les pics enneigés ou les grands lacs des Andes…  Je croyais qu’on élevait des bœufs dans ces grandes étendues;  mais ce n’est pas la pampa au sud, c’est le désert.  On y rencontre  des guanacos (même famille que les lamas) ou des  ñandús  qui ressemblent à de petites autruches femelles (beiges).  Et quelques moutons.

Pas de maisons, presque pas de voitures ou autres véhicules.  Tout le paysage se résume en collines jaunes, avec de petits arbustes rabougris.  Cela devient lassant, mais aussi un peu intemporel, irréel.  Même pas les îlots de verdure de la Saskatchewan .

Arrivée au blewd Perito Moreno à 21 :00; même si on a grignoté quelques cochonneries comme seuls repas de la journée, on n’a pas faim.  On se réfugie dans notre chambre d’hôtel minable, sans fenêtre, mais  plus propre que bien d’autres que nous avons connues dans nos voyages antérieurs.  Nous sommes réellement dans un trou perdu au fond de la Patagonie qui n’est elle-même pas Broadway.

Demain, départ à 7 :45 et arrivée à Bariloche à 21 :00 heures.

16 février

Partis sans payer l’hôtel miteux dont la réception n’était pas ouverte au départ du bus; complications dues à notre jeune agente de El Calafate.

Plus de collines.  Un immense plateau brisé parfois par des petites vallées protégées et verdoyantes, qui sont en fait des canyons d’au plus 50 à 100 mètres de profondeur.  Et il pleut sur ce plateau qui ne verdit pas pour autant, ou si peu.  L’agente de bord nous a dit en partant que le paysage serait différent aujourd’hui et la route pavée, sauf au début. Le début a duré la moitié de la journée, mais le paysage est devenu sublime en fin d’après-midi avant notre arrivée à 20 :00 heures

Nous roulons vers le Nord; les femmes, et leur légendaire sens de l’orientation, comprendront difficilement mon prochain point.  L’orientation devient rapidement pour la plupart des hommes un réflexe : à midi, nous avons le soleil et le sud dans le dos,  l’est à droite et l’ouest à gauche, et nous faisons face au Nord.  Très pénible d’avoir à se tourner le midi face au soleil et de penser que c’est le Nord…  J’en arrache avec mes réflexes…

Un long et ennuyant périple prend fin, dont le principal mérite aura été de nous faire économiser 500$ par rapport à l’avion; avec les transferts et les attentes à l’aéroport, je ne suis pas certain que nous ayons perdu beaucoup de temps.

 

Album-photos: (utiliser le diaporama pour des photos pleine grandeur)

El Desierto

 

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