Mendoza : Las Altas Montaňas
22 février
Arrivée tôt le matin à Mendoza après une nuit de sommeil pas si mauvaise; mieux que les autobus « Sleeping » vietnamiens et aucune comparaison possible avec les horreurs indiennes que nous avons essayées. Moins bien que les sleepings des trains cependant…
Nous réservons dès notre arrivée au terminal une excursion pour la Alta Montaňa le lendemain, surtout qu’ils annoncent une des rares journées de beau temps du coin. J’ai essayé par Internet, mais on ne répond pas vite; si j’avais pu consulter mes courriels du matin, j’aurais pu économiser 15$CAN au total, mais avec des si… Et nous réservons aussi notre autobus de jour pour Cordoba le surlendemain; sur ce point, nous nous sommes faits conseiller une compagnie par le bureau d’information. Une erreur…
La ville de Mendoza est jolie et est une vraie ville, contrairement à Bariloche la touristique. Mais ne venez pas pour cela, ça n’en vaut pas la peine. En après-midi, nous prenons un tour de ville organisé par la municipalité et particulièrement bon marché : « we got what we paid for… ».
Nous allons souper sur une terrasse dans la grande rue piétonne. Bouffe assez ordinaire comme il arrive souvent; pour être honnête, carrément mauvaise, ce qui est plus rare.. Des gens viennent aux tables mendier; si nous pouvons parfois donner, nous n’avons pas tendance à le faire cependant lorsque nous sommes à table. Mais un jeune garçon insiste pour avoir le reste du steak que Marie n’a pas mangé parce qu’il n’était pas très bon ce soir là; elle le lui donne dans une serviette de papier et je le vois aller aux autres tables voisines pour mendier en montrant son steak. Je dis en riant à Marie qu’il a l’air de jouer une comédie. Mais soudain, il va rejoindre sa mère pas trop loin; il lui tend le steak dans lequel elle mord à pleines dents. Ébranlé, honteux de mes propos, je me la ferme : première fois que nous rencontrons une telle misère dans ce voyage. Et il est toujours plus facile de la nier, de jouer au cynique que d’accepter qu’elle nous côtoie.
23 février
Une des plus belles excursions que nous ayons faites. Un début
ennuyant dans la plaine, et une montée progressive dans les Andes séparant l’Argentine du Chili. Pourtant, le guide nous avait averti que la température dans les montagnes est toujours un peu imprévisible et que pour voir la vedette de la journée, l’Aconcagua qui s’élève à une altitude de 6 962 mètres (il est juste arrêté à court du 7000) et est la montagne la plus élevée des Amériques, il faut un ciel « muy limpio ».
Il fait un soleil éclatant et plus nous montons, plus l’air devenant ténu, plus le ciel est d’un bleu profond. Nous verrons très bien le
sommet de l’Aconcagua ; impressionnant, mais ne voir que le sommet l’est moins que de voir toute la montagne comme nous en avons fait l’expérience avec le Tronador. Mais pour le voir en entier, il faut faire un trek de deux jours au moins, et nous n’en avons peut-être pas la forme physique nécessaire. Mais nous nous comptons privilégiés d’avoir vu le plus sommet des Amériques après celui de l’Amérique du Nord (McKinley 6200 mètres), celui d’Europe (Mont Blanc), d’Afrique (Kilimandjaro) et d’Asie (l’Everest en décollant de Katmandou et l’Annapurna de notre hôtel à Pokhara). Et toujours aussi impressionnés, écrasés par cette grandeur..
Mais le plus beau de cette journée restait à venir : nous avons grimpé par l’ancienne route en lacets (remplacée par un long tunnel) qui menait au col du Christo séparant l’Argentine du Chili. Plus de 4000 mètres, et entourés de pic à 6000 mètres. Même s’il
y avait un vent glacial, nous y avons vu un des plus impressionnants paysages de notre vie. Et le ciel était parfaitement dégagé… Marie craignait cette altitude à cause d’expériences antérieures, mais tout s’est très bien déroulé pour elle.
Le retour fût un peu particulier ; l’orage menaçait lorsque nous nous sommes mis à redescendre à partir de 2000 mètres. Et il a éclaté dans les derniers kilomètres dans la Cordillère. Le déluge, et notre autobus prenait l’eau de toute part . Comme il y avait quelques places libres, nous avons joué à la chaise musicale, bien inutilement d’ailleurs, puisque tout le monde ou presque a eu sa douche; nous étions heureux d’être sortis des montagnes, mais toujours inquiet car le chauffeur continuait de rouler même si le pare-brise était conmplètement embué et que le guide y passait un chiffon de tenps à autre. L’orage fût d’ailleurs très violent à Mendoza et dans les régions, plusieurs arbres étant brisés, des rues inondées et plusieurs vignobles (Mendoza est la région vinicole de l’Argentine) en ont souffert alors qu’ils sont à une couple de semaine des vendanges. D’ailleurs, la majorité des gens qui visitent la région le font pour la tournée des vignobles ; dans mon cas, vous comprendrez que l’intérêt soit assez faible…
Au souper, un peu tannés des steaks (par ailleurs excellents généralement), des pâtes quelconques et des pizzas, nous nous fions au Lonely Planet et allons dans un petit resto où nous sommes les seuls clients. Des mets supposément chinois et japonais, très quelconques…
La bouffe n’est pas mauvaise généralement en Argentine, mais elle est quelconque et très répétitive. Et fade : c’est probablement le seul pays d’Amérique latine à utiliser parcimonieusement le poivre, et jamais de piments. Je ne croyais jamais arriver à m’ennuyer des piments à ce point. Si dans les grandes villes les restos se spécialisent parfois un peu, ailleurs nous retrouvons les traditionnels restos qui, il y un certain temps, pullulaient au Québec et étaient spécialisés dans la cuisine « canadienne, continentale, italienne et chinoise » à la fois. Rien d’absolument mauvais, rien d’exceptionnel… Nous avons parfois la nostalgie des cuisines vietnamiennes et chinoises de nos derniers voyages.
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