IGUAZU, LA MECQUE DU TOURISME ARGENTIN

9 au 12mars

De sympathiques américains que nous avions rencontrés à notre B&B à Salta nous ont causé une crainte inutile : l’annulation de notre vol direct pour Iguazu le lendemain,remplacé par un long vol par Buenos Aires, ce qu’ils avaient vécu dans le sens inverse. Crainte inutile, mais il faut dire que si les terminus d’autobus sont très efficaces en Argentine, les aéroports sont un peu bordéliques. Ainsi, nous étions trois vols différents à partir à peu près en même temps de la même porte : et le son des haut-parleurs étant archi-mauvais, nous avons pris notre vol de justesse.

Arrivée en fin d’après-midi à notre « cabana » de Puerto Iguazu, avec notre chambre en mezzanine et balcon donnant sur la piscine et une végétation luxuriante. Il fait 31C° à l’ombre; là, nous sommes réellement sous les tropiques… Nous arrangeons nos deux journées à venir au Parque Nacional Iguazu; un peu de forcing de notre jeune hôtesse pour la « grosse » excursion, en jouant un peu sur les mots et en manipulant un peu la réalité : cela nous apprendra à préparer nos excursion la veille au lieu de le faire sur place comme souvent.

Départ pour le Parque nacional Iguazu, situé à une vingtaine de kilomètres,  en taxi; rien de trop beau pour la classe ouvrière… Et ensuite on se dirait à Disneyland avec une ballade de deux trains pour nous rendre tout  d’abord à ce qu’ils nomment Garganta del Diablo (la gorge du diable), le haut des chutes et l’eau qui y est aspirée : honnêtement, bof !… Un peu décevant… Loin des vues spectaculaires du film «Mission».

Etensuite la ballade en camion vers la rivière où nous nous faisons expliquer pour la 20ème fois ce qu’est la canopée, ce que sont les plantes parasites, le rôle des insectes etc. La faune est anémique (rien sauf les inévitables coatis!). Et finalement nous nous embarquons sur les rapides hors-bord après un vaudeville avec un macho argentin qui voulait, pendant les quelques minutes d’attente, faire protéger les dames fragiles des ardeurs du soleil (et surtout impressionner sa jeune « beauté » française en bottillons rouges à talons hauts dans la jungle, une réplique de BB jeune). Et là, la vitesse sur le rio Iguazu et, soudain, la vue imprenable sur ces chutes grandioses, hautes et surtout très larges : d’ailleurs il n’y a pas une chute, mais des dizaines…

Moins volumineuses que Niagara (le Rio Iguazu, ce n’est quand même pas le St- Laurent), elles sont cependant plus hautes et beaucoup plus spectaculaires. Et entourées d’une végétation tropicale magnifique… Nous naviguons cependant très rapidement et allons nous faire complètement tremper sous les chutes malgré nos petits imperméables; comme nous l’avions prévu, c’est pas trop grave, surtout qu’ils nous fournissent un gros sac de toile pour protéger portefeuille et sacs à dos. Malheureusement, outre le fait que nous nagions presque dans la flotte et que l’air est saturé d’eau, j’avais oublié de réajuster mon appareil photo après des prises de vue intérieures à ASA très élevé (1600) : donc, la majorité des photos de cette journée seront d’autant plus surexposées que j’avais choisi un temps d’exposition lent (1/125 s.) pour éviter l’effet « glace » des chutes d’eau.  Merci à Picassa qui permet quand même au photographe amateur d’en sauver quelques-unes !

Mais malgré certaines très belles vues en bateau, le plus beau de cette première journée sera la lente remontée par les sentiers aménagées sur les falaises bordant la rivière et les cataractes. Là, je ne dirai certes pas « bof !… » comme à l’excursion du matin. Mais, nous ne sommes pas seuls; j’ai l’impression en une journée d’avoir vu deux fois plus de touristes que durant les cinq semaines précédentes.

Retour par le petit train Disneyland à l’entrée du parc. Là, nous prenons l’autobus pour
revenir; beaucoup moins cher que le taxi. Mais même constatation que précédemment sur le civisme argentin : premier arrivé, premier servi…

Le lendemain, nous reviendrons et ferons le sentier supérieur : l’endroit le plus beau, les plus belles vues de tout le parc. Nous aurions aussi voulu aller à l’Île San Martin dans le milieu de la rivière et qui permet de voir les chutes des deux côtés (brésilien et argentin); mais l’eau est trop haute, et l’île est donc fermée à la visite. A toute chose malheur est bon, car évidemment les chutes sont beaucoup plus spectaculaires avec un fort débit.

Alors, de retour à notre chambre, nous avons opté pour un souper en ville : un peu pompeux le mot ville pour ce bled sans aucun attrait. Mais nous avons réussi à bien y manger de simples plats de légumes et fruits de mer sautés à la chinoise; délicieux, un des bons repas de l’Argentine.

Nous avions l’intention, avant d’arriver à Iguazu, d’aller faire une excursion du côtébrésilien qui a, semble-t-il,  les plus belles vues panoramiques, même si les vues du côté argentin sont réputées plus spectaculaires. Mais, cadeau de notre gouvernement conservateur qui, a défaut du péril « jaune » argenté, a eu peur du péril latino,  le Canada  leur a imposé un visa coûteux et difficile à obtenir, car c’est connu que les mexicains, brésiliens et argentins rêvent de nos hivers;  le gouvernement brésilien a rétorqué avec la nécessité d’un visa coûteux pour toute entrée d’un canadien, si brève soit-elle… Nous comprenons et compatissons avec les latinos ainsi visés, mais nous trouvions la démarche longue au consulat brésilien d’Igauzu et le coût prohibitif pour une si brève excursion.

Alors, comme nous prenons l’avion à la fin de l’après-midi, nous essayons de visiter un peu ce bled et nous allons à un parc d’où nous voyons le Rio Iguazu se jeter dans le Rio Paraguay et d’où nous pouvons contempler les rives de trois pays en même temps : l’Argentine, le Brésil et le Paraguay. Bof !… Il devait y avoir un marché d’artisanat à cet endroit, mais c’était uniquement des souvenirs « made in China ». Nous rentrons à l’hôtel et profitons de la piscine tout l’après-midi avant de partir pour l’aéroport. Et toujours le charme argentin: nos jollies hôtesses viennent gracieusement nous offrir un jus d’orange fraîchement pressé. Et nous aurons droit en partant à la « double » bise, probablement plus remarquée par moi que par Marie…

Le retour

Ici s’achève le récit de ce voyage 2011 que nous terminerons deux jours plus tard en nous envolant de Buenos Aires pour Toronto et Montréal. Pays magnifique que l’Argentine, et plein de gens très sympathiques. Pas souvent exotique, ce voyage fût surtout un voyage de paysages, de nature dans ce qu’elle a de plus grandiose.

Le plus impressionnant : probablement les glaciers… Ce que j’ai préféré : la région de Salta, du côté de la Quebrada de Humahuaca.  Mais je dois avouer que la région deBariloche et des lacs a des attraits évidents… Et Buenos-Aires se laisse vivre si facilement… La « jaw dropping view »: 1° le Tronador et le volcan Lanin du sommet « mérité » du Cerro Catedral à Bariloche, et 2° la Cordillère vue du col du Cristo sur la frontière chilienne dans la région de l’Aconcagua.

C’est un voyage facile qu’on peut organiser facilement soit par  internet, soit directement sur place. Nous avons fait les deux, et il n’y a pas plus de problème à l’une qu’à l’autre approche. La connaissance de quelques mots d’espagnol aide, mais n’est nullement indispensable; l’anglais est quand même pas mal présent dans les lieux touristiques comme partout. Plus cher que l’Asie, mais probablement beaucoup moins que l’Europe. Et moins que le Brésil, la Bolivie et le Chili selon ce que nous en ont dit certains. Nos 42 jours de voyage nous auront coûté environ 12 000$, tout compris, même les cadeaux et pourboires; en comparaison, un voyage organisé individuel de qualité de 18 jours pour deux personnes est d’environ 14 000$, et de 8 000$ pour un voyage de groupe de 12 jours  (sans pouboires et cadeaux évidemment…).  Nous ne nous sommes privés de rien, si ce n’est d’un voyage en avion entre El Calafate (les glaciers) et Bariloche; deux jours de route monotones… pendant lesquels nous avons épargné plus de 500$ par rapport à l’avion et avons pu profiter  de paysages finalement assez quelconques. Je ne suis pas certain que nous aurions opté pour l’autobus « si on aurait su !».

En espérant que je ne vous ai pas trop ennuyé, au prochain grand départ !…

 

Album-photos: (Afficher Diaporama pour photos pleine grande)

 

Les chutes d`Iguazu

 

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