SABAïDI DU LAOS
Le Laos est le pays le moins peuplé de l’Asie du Sud-est avec un peu plus de 6 millions d’habitants; il lutte probablement pour la place du pays le plus pauvre de la région avec le Cambodge et la Birmanie, mais je crois qu’il gagne haut la main. On y voit très peu de véhicules motorisés, sauf dans les villes, et il n’y a certes pas d’embouteillages !
Pays passablement massacré par les français, et ensuite les américains, lors des guerres d’Indochine
et du Vietnam, il a été pris en main par les communistes du Pathet Lao en 1975; même si depuis quelques années il s’ouvre plus au monde, il a été longtemps soumis à une dictature stalinienne appuyée et très dépendante du gouvernement d’Hanoï, qui lui prodigue des conseils «paternels». A cet égard, il est intéressant de lire la série de livres policiers de Colin Cottrill dont le héros est un vieux médecin, le Dr. Siri Paiboun, combattant médical de l’indépendance, devenu coroner sans réels moyens, à la fois blasé et toujours fidèle à son rêve de vieux militant communiste. Ses aventures se passent d’ailleurs dans les années soixante-dix qui suivent la libération; et elles sont à la fois instructives et captivantes (« The Coroner’s Lunch », « Disco for The Departed », « Thirty Three Teeth », etc…). Ils sont maintenant disponibles peu à peu en français. Pour les amateurs de polars comme pour les amateurs d’exotisme…
Tous les guides de voyage vous diront que les Laotiens sont particulièrement aimables et qu’ils
constituent en fait l’attrait principal de ce pays, quoique la beauté des paysages du nord, que nous avons visité en partie, soit sublime. Cette affabilité laotienne est très présente, mais surtout à cause de leur absence de réserve, de distance. Les Birmans sont peut-être naturellement plus gentils encore, mais les Laotiens ont cette faculté rare de nous adopter rapidement, de blaguer avec nous et de partager les détails de leur vie et de leurs expériences.
Pour la langue, oubliez le français qui ne subsiste en pratique que dans les affiches gouvernementales, dans le nom de certains commerces et peut-être chez quelques vieillards; nous nous sommes cependant facilement débrouillés avec l’anglais, car les jeunes le parlent, surtout ceux près des circuits touristiques. 
Du côté « coûts » pour les touristes, le Laos est une aubaine; à 70$US, nous avons droit à une chambre très luxueuse, du genre qu’on ne se paie évidemment pas ici. On peut facilement très bien se loger pour environ 40$US; le problème est plutôt, surtout dans les coins plus reculés, de trouver une chambre acceptable. Les repas ne sont pas très coûteux non plus, sauf évidemment dans les grands hôtels de luxe, et les meilleurs plats sont thaïs ! Pour la monnaie, les Kips laotiens, les Baths thaïlandais et les dollars$US sont acceptés presque partout; et on trouve des guichets dans les principales villes. Dernier point : comme en Birmanie, il y a peu à craindre de vols, de violences ou d’arnaques qui restent surtout l’apanage de la Thaïlande (quoique probablement plus faiblement qu’ailleurs dans le monde). Ceci a une certaine importance compte tenu que les cartes de crédit (et encore moins les traveller’s checks) ne sont pas toujours acceptées.
1.- LA DESCENTE DU MÉKONG
Nous sommes arrivés à Houay Xai, bourgade sans charme du nord-ouest du Laos, située à la
frontière de la Thaïlande et de la petite ville de Chiang Kong. Nous avions atteint Chiang Kong en autobus à partir de Chiang Mai. La traversée du Mékong, qui constitue la frontière entre les deux pays, s’effectue facilement et très économiquement en barque. Contrairement à la plupart des touristes qui choisiront de ce fait
de passer leur dernière nuit sur la rive thaïlandaise plus cossue, nous avons opté pour une première nuit laotienne afin de ne pas nous stresser inutilement avec l’horaire du départ le lendemain matin. Chambre spartiate et hôtel à peine convenable et un peu cher; ce n’est pas dans ce lieu de passage obligé, qui profite peu finalement aux gens de la place (la concurrence thaïlandaise est trop forte), que nous avons réellement connu la légendaire amabilité laotienne. Les contacts étaient corrects, mais sans plus…
Le lendemain, ce fût le départ d’une croisière de deux jours en barque sur le Mékong. Pour vous
donner une idée des prix, deux jours de navigation avec une couple d’arrêts pour visiter, repas à bord et un coucher dans un hôtel sur la route : 130$US par personne. Évidement, à ce prix ce n’était pas la croisière de luxe à 1200$US, mais ce fût très confortable et agréable. Notre barque était conçue pour une quarantaine de personnes, mais comme nous étions en fin de saison, nous n’étions que huit touristes. Le bateau que nous avons pris est ce qu’on
appelle un « slow boat »; les bateaux touristiques comme le nôtre effectuant moins d’arrêts, ils sont donc plus rapides que les bateaux « publics » du même type. Vous pouvez aussi prendre un « speed boat » qui effectue le même trajet en 4 ou 6 heures au lieu de deux jours, mais à vos risques et périls. Les rochers sont souvent cachés à fleur d’eau et les accidents mortels abondent; d’ailleurs, les pilotes de ces « speed boat » portent des casques de moto !
Nous avions déjà « fréquenté » le Mékong dans son plat delta vietnamien, où son cours est calme
même s’il est très achalandé et populeux. Ici, dans le nord du Laos, c’est le contraire : même durant la période de basses eaux où nous étions, il y a souvent des rapides, mais les minuscules villages y sont très espacés. Si la vie fluviale y est incomparablement moins trépidante que dans le delta, elle est quand même présente partout. Et les paysages, souvent escarpés, nous laissent souvent pantois d’admiration. La chaleur accablante
(environ 40C° sans calculer le facteur humidex) entraîne une certaine langueur qui accompagne bien le lent déroulement des rives. Les Laotiens, comme les Birmans et les Québécois, sont d’ailleurs souvent obsédés par la température et ils en parlent sans cesse. « Il fait chaud !… » C’est un euphémisme aussi inutile que notre « il fait fret ! » de février… Évidemment, à l’ombre sur le bateau, nous bénéficions quand même un peu de la très relative fraîcheur fluviale.
Le pays est très pauvre; à part les moteurs des bateaux, on voit très peu de motorisation (voitures ou
camions) dans la campagne, et vous ne courrez aucun risque d’être pris dans un embouteillage en ville, même à Vientiane. Mais les villages sont coquets et il y a des écoles publiques partout. Le premier village que nous avons visité, Pak Ta, était une bourgade médiane, située non dans les collines surplombantes, mais dominant tout de même le Mékong et ses rives. Comme nous étions à la période la plus chaude de la journée, nous n’y avons alors vu que très peu d’habitants. Il y avait un contraste frappant avec la très religieuse Birmanie (et même la Thaïlande), car les temples s’y font discrets et humbles; le Pathet Lao a peut-être adopté une Charte des valeurs laotiennes !
Nous y avons rencontré cependant le même problème qu’en Birmanie ou dans le nord de la
Thaïlande, soit les brulis des rizières sur les collines. La fumée est omniprésente et estompe les magnifiques paysages; en outre, nous
finissons pas en subir des inconvénients physiques comme avoir les yeux « qui brulent » ou une toux sèche. Ceci ne se produit pas plus tôt en saison, mais alors c’est le nombre de touristes qui peut devenir incommodant. A tout prendre, nous avons probablement été privilégiés…
La croisière s’est poursuivie jusqu’au coucher du soleil à travers des gorges et parfois des rapides;
partout, à la fin de l’après-midi, les enfants et les adultes viennent se rafraîchir sur les berges du fleuve, les premiers plongeant et nageant comme des poissons. Le soir, nous avons accosté dans un village, Pak Beng et nous nous sommes rendus dans un hôtel où nous avons passé la nuit; c’est un lieu de passage obligé et c’est
peut-être l’hôtel le moins accueillant que nous ayons rencontré au Laos : aucune hostilité, mais un air un peu blasé et aucun empressement à satisfaire des touristes qui leur ont été confiés par les « Boat Tours ». Néanmoins, ce fût l’
occasion de faire connaissance avec nos compagnons de voyage britanniques, australiens, brésilien et portugaise. Et nous avons eu aussi l’opportunité de souper romantiquement à la chandelle à cause de la panne d’électricité quotidienne…
Départ à l’aube le lendemain matin sous un ciel fuligineux à cause à la fois de la brume matinale et
des brûlis des rizières. Très rapidement, la fraîcheur se dissipe et nous retrouvons chaleur et humidité écrasantes. Le lent défilement des rives nous permet aussi de voir que partout de petits filets sont tendus au bout de perches afin d’améliorer le menu quoti
dien; aucune installation d’envergure, même artisanale, qui nous laisserait entrevoir une quelconque industrie halieutique. Les quelques transports fluviaux que nous rencontrons contiennent surtout des minéraux en vrac ou des billes de bois, rarement des légumes et fruits. D’ailleurs, nous n’avons pas ou peu vu de ces pompes pour irriguer les champs qui étaient présentes sur l’Irrawaday en Birmanie.
Nous faisons une première escale dans un chef lieu nommé Khol Eak, petit village habituel mais
doté d’une école post-secondaire où des étudiants et étudiantes étaient alors en cours. Pas de quêtes ou de rencontres avec le personnel et les élèves pour nous inciter à aider au financement : j’étais un peu surpris, car je m’attendais à ce type de visite « caritative » toujours très présente dans les pays
pauvres, particulièrement en Afrique. Cependant la fierté d’un pays pauvre, soumis à la doctrine communiste encore « officiellement » intransigeante, nous a probablement épargné cette activité qui souvent fait naître un malaise gênant chez les deux parties. Le village était d’une propreté exemplaire et on avait commencé à déployer certaines décorations pour les festivités du Pi Mai, le nouvel an bouddhiste, qui devaient débuter le surlendemain.
Dernière étape avant l’arrivée à Luang Prabang, la visite en aval des grottes de Pak Ou
valait beaucoup plus par les paysages environnants que par les grottes elles-mêmes. Mais il s’agit d’un haut lieu de pèlerinage et tous les fidèles reconnaissants y empilent des statuettes du Bouddha; les plus riches évidemment laissent une empreinte statuaire plus imposante ! Mais ce fût l’occasion de constater la force
de ce fleuve Mékong; nous étions à la fin de la saison sèche, mais si vous regardez sur la photo de gauche vous pourrez voir que le lit du fleuve monte jusqu’au palier avec des créneaux lors de la mousson. Et évidemment, sa largeur ne se mesure plus en mètres mais parfois en kilomètres en amont d’un rétrécissement. Ceci permet de comprendre pourquoi aucun village ne se situe sur les berges même du fleuve, mais plutôt sur les collines et plateaux qui les surplombent.
Et ce fût l’arrivée décevante un peu en amont de Luang Prabang, où nous avons été confiés à des touk-touks ouverts, après que de valeureux porteurs eurent heureusement grimpé nos valises en haut d’une pente abrupte. Pas très exotique comme arrivée de la croisière que ce débarcadère assez moche …
Nous croyions arriver l’avant-veille des trois jours de célébration de la Pi Mai; nous avions même décidé de prolonger notre séjour à Luang Prabang pour y demeurer pour toute la période des célébrations. On s’arrose alors à qui mieux-
mieux pour contrer la chaleur accablante et se souhaiter la prospérité. Grossière erreur : pour les jeunes (et il y en a beaucoup au Laos), les festivités « aquatiques » débutent une semaine avant et elles se poursuivent même après le coucher du soleil ! Flouch ! et ReFlouch !!!!
2.- «Pi Mai» À LUANG PRABANG
Nous avions donc décidé de passer cinq jours au lieu de trois dans cette ville dont les guides parlent avec enthousiasme, surtout pour la période du Pi Mai. Nous sommes arrivés dans notre hôtel
luxueux, le Princesse Juliana, tout détrempés des multiples vœux de prospérité qui nous avaient accueillis le long de notre trajet en touk touk, de même que nos bagages qui en outre avaient un peu souffert de la poussière de notre périple asiatique. Cela a beaucoup plus amusé qu’incommodé le personnel de l’hôtel qui nous a reconduits à notre chambre. L’hôtel était un tout petit peu excentré (le transport au centre-ville à 10 minutes était fourni plusieurs fois par jour), mais c’était un oasis de tranquillité (surtout que la fin de la saison touristique étant arrivée, il était désert) et la piscine était située dans un jardin luxuriant; très bons petits déjeuners, et le tout à prix très très doux comme le dit le Routard. Si je parle de cet hôtel, c’est qu’outre son luxe, nous avons surtout apprécié le contact chaleureux avec le personnel; rien d’obséquieux, ni de déplacé, mais rapidement une familiarité polie et de bon aloi qui nous permettait d’échanger en riant sur le vécu quotidien de nos célébrations du Pi Mai. Il est une composante de l’incroyable séjour que nous avons connu à Luang Prabang.
Merveilleuse Luang Prabang au confluent du Mékong et de la Nom Khan, enchâssée entre des montagnes schistiques splendides. Ancienne cité impériale, elle a été beaucoup plus épargnée
que Vientiane lors des conflits avec les Thaïs. Les monuments traditionnels sont beaux et non pas l’exubérance rococo des temples birmans ou hindous. Et la ville coloniale française a été très bien restaurée et contribue grandement au charme de cette ville. Les principaux attraits sont regroupés autour d’une montagne sur une péninsule bordée par le Mékong et la Nom Khan et se situent à l’intérieur d’un diamètre qui se parcourt en une demi-heure de marche.
Durant la matinée, nous pouvions déambuler paisiblement et nous arrêter pour contempler un
temple ou prendre un café ou un rafraîchissement dans des paysages extraordinaires, où les touristes étaient absents. La plupart des touristes occidentaux alors présents étaient des jeunes venus fêter le Pi Mai en s’aspergeant l’extérieur et l’intérieur avec les jeunes laotiens; ils ne faisaient leur apparition que tard à la fin de la matinée…
C’est lors de notre première visite au centre-ville (si on peut qualifier de ce terme le centre de Luang Prabang) que nous avons
ainsi vécu une parade des éléphants et cornacs d’une école de dressage. Cette parade, liée à la célébration du Pi Mai, attirait une foule joyeuse qui abreuvait les éléphants et aspergeait les cornacs. Elle était aussi un prétexte pour des écoliers d’une école primaire avoisinante de faire l’école buissonnière.
Même si nous étions en fin de saison touristique, durant les grandes chaleurs, les célébrations du P
i Mai attiraient une foule de gens des campagnes environnantes de même que des touristes surtout laotiens, probablement de la capitale et métropole Vientiane. Au début de notre séjour, les restos étaient tous ouverts et nous avons pu nous promener aisément et nous attabler à des terrasses paisibles. Mais plus les derniers jours du Pi Mai approchaient, plus cette tranquillité faisait place à un esprit de carnaval surtout marqué par les douches incessantes que les passants devaient subir dans un climat de bonne humeur; et plusieurs restos fermaient leurs portes pour les célébrations familiales de leur personnel.
Si les enfants et les adultes participaient gaiement, évidemment les adolescents et les jeunes
hommes et femmes menaient le bal du midi jusqu’en soirée. Ils se promenaient souvent en groupes dans une benne de camionnette, bien sûr équipée d’un baril plein d’eau, et aspergeaient tout ce qui passait à proximité. Bien sûr, d’a
utres groupes les croisaient et en remettaient; par ailleurs, les commerçants riverains s’étaient aussi « armés » et les batailles n’en finissaient pas, sinon que sous des cascades d’eau et de rires. Outre l’eau, la bière coulait aussi à flot… Je ne suis pas certain que tous les conducteurs de camionnettes ou autres véhicules auraient survécu au test de l’ivressomètre ici. Mais comme la vitesse était très réduite à cause de la foule compacte, les dangers étaient moindres.
Au début, ces activités se terminaient à la brunante et nous permettaient de nous promener tranquillement dans les bazars ou d’assister à des activités artistiques comme les ballets folkloriques. Mais plus le terme des célébrités approchait, plus les trêves étaient brèves et enfreintes.
N’allez pas croire que les touristes étaient particulièrement visés… mais ils n’étaient pas
épargnés plus les autres. Mes cheveux gris ne me furent d’aucun rempart et comme tout le monde, ma dignité fût amplement arrosée; et pas question de se fâcher, de laisser entendre à la fin de la soirée que nous étions un peu fatigués de nos sous-vêtements dégoulinants et du «flouch-flouch» de nos sandales. L’atmosphère bon enfant est tellement empreinte de gaieté que nous oublions rapidement cet inconfort. Notre arrivée à l’hôtel où nous laissions des traces humides sur le parquet derrière nous ne faisait que déclencher les rires et les histoires sur ce qui était aussi arrivé au personnel.
Notre dernière journée à Luang Prabang était aussi le point culminant du Pi Mai avec la parade qui
réunissait des chars allégoriques aussi divers que des clubs sportifs, des Miss Luang Prabang et les barques sacrées montées sur roues des différents temples de la ville. Si les aspersions se faisaient
plus rituelles et se concentraient surtout sur les très nombreux moines et moinillons dans la parade (il fallait voir ces vénérables personnages dégoulinants !), nous laissant ainsi un certain répit vite transgressé à son terme, nous avons eu le privilège comme de nombreuses personnes de nous faire « peindre » le visage en rouge.
Nos sociétés occidentales n’ont rien inventé comme esprit de tolérance avec la parade de la fierté gaie. Une même
parade réunit donc les moines des divers temples de la ville, les concurrentes de concours de beauté, des sportifs, des représentants des villages et tribus des environs, des « lady boys » et des syndicats. Dans un de ses romans policiers l’écrivain Colin Cotterill raconte que dans les années 1970, après le départ des américains de la région, le Pathet Lao avait
essayé d’interdire cet arrosage en fin de saison sèche, sous prétexte d’économie et interdisant ainsi ces défilés qui échappaient à l’austérité socialiste stalinienne. Ce ne fût pas un très grand succès; il me semble qu’ils auraient dû savoir qu’il faut toujours «panem et circenses», surtout lorsqu’on demande aux gens d’accepter des restrictions…
Le lendemain, nous quittions Luang Prabang pour Vientiane en bus.
Mais je dois avouer que le séjour dans cette ville laotienne demeurera toujours un des grands moments de nos voyages. La gentillesse des gens, leur bonne humeur, leur simplicité et leur facilité de contact, malgré les incompréhensions dues à la langue, ont rendu ce séjour inoubliable.
3.-DE LUANG PRABANG À VIENTIANE
On nous avait dit que la route était superbe entre les deux villes; nous avons donc opté pour
l’autocar express (13 heures de route !) très «local people», comme disent les guides de tous les pays, plutôt que l’avion comme le font la plupart des touristes et des laotiens un peu plus fortunés. Les paysages sont en effet époustouflants. J’ai regretté cependant de ne pas avoir opté pour un moyen de transport un peu plus coûteux (les minibus) qui nous aurait permis d’arrêter à des endroits propices pour admirer ces paysages incroyables; malheureusement, le seul arrêt de notre bus fût dans un terminus perdu parmi des entrepôts.
Les fenêtres teintées et poussiéreuses de notre
bus ne m’ont pas facilité la tâche pour les photos non plus. Nous regrettons aussi de n’avoir pas séjourné à Vang Vieng à cause de sa réputation, sans doute méritée, de refuge de jeunes back-packers fauchés en quête d’herbe et de descentes sportives sur les rivières avoisinantes. Parfois, certains lieux méritent qu’on passe outre les inconvénients qui les accompagnent. C’est trop tard pour nous, mais sachez-le amis qui peut-être un jour vous aventurerez dans cette contrée lointaine mais si hospitalière.
4.-LA PAISIBLE (ET UN PEU ENNUYANTE) VIENTIANE
La capitale et métropole du Laos compte moins d’un million d’habitants. Nous y sommes arrivés
en provenance de Luang Prabang durant la dernière soirée des célébrations «humides» du Pi Mai; là aussi, notre arrivée à l’hôtel a laissé des traces d’eau sur le parquet.
Ce que nous savions de la ville, après la lecture des guides de
voyage et les commentaires d’amis et de notre fille Maude qui y étaient passés, ne nous a pas incités à y prévoir un long séjour. Nous n’y sommes donc demeurés qu’une journée entière. Il y a peu de circulation en temps normal à Vientiane comme ailleurs dans le pays; imaginez un lendemain de fête ! Quelques temples et le quartier colonial présentent un certain intérêt; mais après Laung Prabang…
Je ne pourrai vous entretenir longtemps d’une ville que j’ai évidemment peu vue, mais quand même
suffisamment vue pour ce qui me semble y avoir à visiter ou à vivre. La ville a beaucoup souffert des incursions thaïes qui ont détruit la plupart de ses monuments historiques. Je m’arrête donc ici pour ce qui est de notre bref séjour à Vientiane qui ne m’a pas impressionné, malgré sa réplique asiatique des Champs Élysées et de son Arc de Triomphe.
Un peu fatigués de notre périple, nous avons finalement omis de visiter l’aval du Mékong et ses îles au sud du Laos. Nous avions déjà vu les marchés flottants du delta
vietnamien d’une part, et l’attrait de quelques jours de repos sur une plage thaïe aura eu raison de notre curiosité d’autre part. Mais le Laos est un pays merveilleux pour ses paysages du Nord que nous avons visités et l’affabilité de ses habitants. Comme je vous l’ai mentionné précédemment, la descente du Mékong est aisée et splendide, et Luang Prabang est une petite cité merveilleuse qui vaut le voyage, même en dehors de la période extraordinaire du Pi Mai.
Je suis donc au terme de ce voyage au cœur du Triangle d’or. En espérant que je ne vous ai pas trop ennuyé avec ses «carnets de voyage» que j’ai toujours autant de plaisir à rédiger, il y aura certainement une autre destination qu’un jour je vous raconterai. Le plus beau voyage est toujours le prochain !…
Sok Di !!!
NB: Pour d’autres photos (et les précédentes en grand format): http://sdrv.ms/1iuoQyo.
Et pour le plein écran, «lancer le diaporama».