LES SPLENDEURS DES GRANDS FJORDS
Mais avant ces pérégrinations ferroviaires, et même avant la croisière
sur laquelle je reviendrai dans la troisième partie de cette chronique, nous avions loué une petite voiture pour quatre jours à Bergen et étions alors partis pour une escapade dans les grands fjords au nord de Bergen. Le risque de répéter sans cesse les mêmes superlatifs étant trop élevé pour mon vocabulaire somme toute assez limité (c’est en écrivant que j’en suis devenu très conscient), la présente chronique sera courte et fera place plutôt aux photographies. Cela ne devrait certes pas vous déplaire…
En quittant Bergen, nous nous sommes lentement dirigés vers le Nord : tout d’abord, les
policiers norvégiens ont la réputation d’exercer une précision suisse quant aux limites de vitesse. Ensuite, courbes, tunnels, tracés en épingle vertigineux et fréquents traversiers risquent de faire mal paraître les «mononc Jacques », même si l’état des routes est remarquable (les pétro-dollars)… Et puis, nous étions là pour admirer les paysages, et non pas pour atteindre telle destination dans le plus court laps de temps. Google et notre Garmin nous avaient d’ailleurs donné une idée du temps requis pour atteindre notre hôtel à Geiranger (prononcer Guérangèr).
VERS GEIRANGER
Nous avons assez rapidement atteint le Sognefjord que nous avons traversé avec le premier de très nombreux ferries à venir. Ce fjord est le plus grand de Norvège et pénètre à plus de 204 kilomètres dans les terres; en fait il traverse presque la Norvège d’ouest en est. Et ce fût le premier des émerveillements suscités par ces étroits plans d’eau entourés de falaises et de montagnes aux cimes enneigées.
Puis un autre traversier et le Nordfjord, d’une majesté incroyable… Imaginez des montagnes escarpées qui encerclent une baie au fond de
laquelle est amarré rien moins que le célèbre Queen Mary II ! Vers le milieu de l’après-midi, nous atteignons le massif du Dalsnibba pour finalement découvrir tout en bas le fjord de Geiranger.
Nous y avons passé deux nuits, et compte tenu de la
beauté du lieu, nous avions réservé une chambre plus
dispendieuse qu’à l’habitude, mais avec «vue». Le lendemain nous fîmes une merveilleuse escapade en empruntant tout d’abord l’incroyable chemin des aigles. Puis nous poursuivons vers Andalsnes en descendant le célèbre chemin des Trolls, le Trollstigen.
Et soudain, perdue dans le fond d’une petite baie, la merveilleuse église en bois (stavkirke) de Rødven.
Il y a un bonheur simple, mais d’une plénitude incroyable, à se retrouver seuls ainsi dans un paysage à la fois si grandiose et si intime. Le retour, même si nous avons repris le Trollstigen (seule route possible), s’est avéré aussi magnifique puisque nous avons pu bénéficier de points de vue différents.
VERS AURLAND
Le lendemain, nous sommes remontés vers le massif du Dalsnibba en prenant cependant le temps d’aller
jusqu’au sommet pour y contempler le Geiranger du point le plus élevé immédiatement au-dessus de la mer en Europe. Puis nous quittons le plateau du Dalsnibba pour atteindre le parc national de l’immense massif du Jotunheimen.
Ouf ! que dire !!!……………. Pendant deux heures nous avons parcouru quelques-uns des
plus beaux paysages hivernaux qui soient. Nous étions entourés de très longues pistes de fond qui me donnent une envie folle de sauter sur des skis. Malheureusement, n’ayant pas prévu de temps d’arrêts pour la marche ou le ski, je me contente alors d’admirer… et d’envier.
Et nous sommes ensuite descendus vers le Lustrafjord où nous avons effectué un détour
pour aller visiter autre Stavkirke, celle d’Urnes consacrée par l’UNESCO au titre de patrimoine mondial. Cette consécration vient du fait que cette petite église de bois, érigée au XIIème siècle, n’a presque pas été modifiée depuis lors malgré l’avènement de la Réforme qui en a chassé le catholicisme; l’intérieur est émouvant dans sa simplicité. Et, pour ne rien gâter, le site est à couper le souffle.
Et après avoir retraversé le Sognefjord, nous empruntâmes le chemin des écoliers, soit la route Aurlandsvegen, qui parcourt les
sommets sur 50 kilomètres parmi des bancs de neige, même en été. Puisqu’il y a un tunnel de 25 kilomètres qui a remplacé cette route difficile et superbe, nous nous sommes retrouvés bien seuls. Mais la longue et époustouflante vue du fjord d’Aurland qui nous attendait en descendant de la montagne en vaut amplement le détour.
Le lendemain, nous quittions à regret ce merveilleux fjord d’Aurland et empruntions le long, étroit et très sombre tunnel de 25 kilomètres qui
relit la ville à Laerdal pour aller visiter la Stavekirke de Borgund. Moins historiquement authentique que celle d’Urnes, elle est néanmoins extérieurement plus spectaculaire et elle est située dans un petit ensemble d’autres monuments historiques; sa délicatesse extérieure et sa relative proximité des circuits touristiques en font probablement la stavekirke la plus célèbre de Norvège.
Et nous avons ensuite repris la route vers Bergen, le long tunnel de 25 kilomètres et une multitude d’autres dont quelques uns de 10 kilomètres et plus (en fait, près du tiers du trajet Borgund-Bergen se fait dans des tunnels) . Il ne faut pas être claustrophobes! Nous sommes arrivés à Bergen en fin d’après-midi pour aller rejoindre le MS Polarys de la compagnie Hurtigruten qui nous mènera dans la prochaine chronique sous le soleil de minuit, bien au-delà du cercle arctique.
Si nous avons un regret au sujet du déroulement de ce voyage, c’est de pas avoir prévu une couple de journées pour excursionner (à pied ou en ski) les incroyables paysages que nous avons parcouru sur cette route des fjords.
Une fois n’étant pas coutume, je vous conseille fortement d’aller contempler les magnifiques paysages que vous retrouverez en cliquant sur le lien ci-dessous. Malgré un appareil et un photographe vieillissants, la nature a comblé les lacunes…
Alors, cliquez-donc sur ce lien pour voir ces merveilleux paysages (et regardez-les en format «plein écran»):
La splendeur des grands fjords
Et à la prochaine pour une croisière sous le soleil de minuit.