Première partie : Parcours austro-slovène
On vous dira avec raison que Vienne n’est certes pas le lieu de départ normal pour
visiter la Croatie à partir de Montréal. Mais notre fille
Véronique y vit avec son mari Danilo et leurs deux enfants, nos petits fils d’amour Julian (4 ans ) et Gabriel (2 ans et demi), depuis le mois d’août. Aussi, le but premier
de notre voyage était Vienne; nous y avons ajouté une partie « touristique ». Ce fût donc un périple en Croatie, compte tenu de la facilité de transport et de visite, alors que le beau temps y règne toujours en octobre, mais sans les foules de l’été.
Notre périple partira donc de la cité impériale jusqu’à la cité fortifiée de Dubrovnik, en traversant la Slovénie, l’Istrie et la côte adriatique croates, en revenant ensuite vers Zagreb et le nord-est de la Croatie pour se conclure à nouveau à Vienne. Mes carnets de route ne respecteront cependant pas complètement la chronologie de nos itérations; ainsi Vienne, point de départ et d’arrivée, ne fera l’objet que d’une brève présentation au départ. Il en est de même du célèbre Parc national Plitvice (Plitvička jezera) que nous avons sillonné entre l’Istrie et la côte adriatique, mais que je vous présenterai après Dubrovnik, en route vers Zagreb et le Zagorje croate.
Pour le reste, disons immédiatement que l’anglais nous a permis facilement, un peu partout, de nous débrouiller et même d’échanger avec les gens. La location d’une voiture
(on nous a surclassés et fourni une petite Mercedes diésel très économe en carburant) nous a permis de nous déplacer aisément et de mieux choisir nos hébergements; compte tenu du temps dont nous disposions, nous avons choisi les autoroutes entre les étapes, quitte à parcourir l’intérieur des pays à partir de ces étapes. Dans les villes, transport en commun et « cum pedibus »…
Si l’Autriche est assez dispendieuse (mais dans notre cas nous demeurions chez notre fille), la Slovénie et la Croatie se sont avérées des destinations plus économiques, sauf peut-être dans la très touristique Dubrovnik. En fait, nous avons loué des chambres ou de petits appartements entre 60$ et 100$ par jour partout (petit déjeuner inclus généralement), tout près des centres-villes, et pour 60$ nous avions un très bon souper pour deux (vin pour une personne). Le midi, que ce soit à la chambre ou sur la route, normalement nous pique-niquions avec quelques assiettes, verres et ustensiles; très agréable, et à la fois plus économique et plus souple, nous permettant une petite sieste avant notre sortie de fin d’après-midi et de soirée..
Sauf les premières nuits à Ljubljana, nous avons réservé nos logements au fur et à mesure de la progression de notre périple avec les Booking.com, Hotel.com, AirBnB et autres agences internet. Il faut dire que nous étions à mi-saison, et que seuls les restaurants les plus populaires sur Tripadvisor nécessitaient une pré-réservation durant la journée. Mais le Wifi présent dans tous nos hébergements, et parfois dans des cafés ou places publiques, nous a donné cette liberté.
1- Vienne, l’impériale
Vienne est une magnifique ville, et c’est peu dire. Un centre-ville relativement petit pour
une ville de la taille de Montréal, et qui donc se parcours facilement à pied ou avec les transports publics fréquents et bien organisés (surtout le tramway et le métro).
C’est une ville de grands monuments concentrés autour des quartiers des théâtres et des musées. Mais Vienne est aussi
célèbre pour ses cafés et « viennoiseries », quoique ces dernières soient un peu lourdes selon mes goûts personnels; et si les superbes cafés sont souvent
bondés, les garçons de café viennois n’ont cependant rien à envier à la mauvaise humeur de leurs confrères parisiens du mois d’août. Vienne est aussi une grande ville culturelle pleine d’histoire, d’art, de théâtre et de musique; Mozart, Beethoven, Brahms, Schubert, Johann Strauss, Bruckner et Mahler, ils y sont tous passés et y sont demeurés pour une bonne
partie de leur carrière. Nous avons eu l’occasion d’y assister à une représentation de «La Tosca » (de Puccini, un Toscan, et non un viennois) dans la magnifique salle du Staatsoper. Lors d’une autre visite, nous irons certainement écouter des valses de J. Strauss au château Schönbrunn, des sonates de Mozart au Musikverein ou des symphonies de Beethoven au Wiener Staatsoper. Magnifique Vienne, un peu froide cependant… je me suis senti légèrement étouffé par cette grandeur omniprésente, tous ces monuments en pierre, souvent massifs… Peut-être la langue (même si on se débrouille facilement en anglais), mais je n’ai certes pas ressenti l’aisance émerveillée que me donnent Paris et New-York.
Cependant il ya aussi des côtés plus chaleureux comme les petits parcs pour les enfants présents
partout et le grand parc du Prater, la Ronde de l’endroit ( malheureusement, lorsque nous y sommes allés sur semaine, la plupart des manèges étaient fermés). Et
un quartier-banlieue charmant comme Grinzing où se côtoient restos et vignobles. Et bien sûr, il y a les grands jardins et châteaux du pourtour, dont le magnifique Schönbrunn (le Versailles viennois) jouxté par un splendide zoo. Pour la plupart, il me reste à les découvrir ultérieurement.
Mais je vous reviendrez dans d’autres « Errances » sur cette ville que finalement je n’ai que rapidement côtoyée et que je n’ai pas réussi à apprivoiser, car nous y retournerons sans doute plusieurs fois dans les prochaines années. Pour celles et ceux que cela intéresse, vous pouvez voir quelques photos supplémentaires sur le site suivant :
Cliquez Vienne 2016: quelques aperçus…
En passant cependant, contrairement à mon fort préjugé québécois st-laurentien (et un peu suffisant !), le Danube est en effet bleu et pas si petit que cela !…
2- Douce Slovénie
Avant de partir et d’organiser ce voyage, je ne savais où exactement se situait ce petit
pays d’Europe : en fait, il se situe au sud de l’Autriche, au nord-est de l’Italie et au nord-ouest de la Croatie. Membre de la communauté européenne, on y parle une langue slave, le slovène, et la monnaie est l’euro. C’est un tout petit pays de montagnes. Nous l’avons plus traversé que visité, mais nous y avons faite une des plus belles découvertes de notre voyage. Ljubjlana, sa capitale, ne devait être qu’une agréable étape vers la Croatie. Ce fût pour moi la découverte d’un joyau, d’une ville à la fois très belle et très douce.
Ce joyau doit se mériter, car la ville moderne qu’on
traverse m’a semblé assez laide; mais comme dans un écrin, le vieux centre-ville, complètement piétonnier, s’ouvre à nous dès que nous sortons du stationnement souterrain adjacent. La vue de la grande place est saisissante avec le château de Ljubljana qui la domine. Mais il faut tout d’abord rouler nos bagages vers l’Hôtel Emonec (que nous recommandons) situé tout près.
Puis nous y découvrons pendant notre séjour de deux jours un endroit charmant, calme et
méconnu de nous nord-américains (personne ne m’en avait parlé auparavant). De magnifiques édifices, des ruelles qui serpentent vers la colline du château, une rivière qui la traverse en ondulant, et partout des cafés-terrasses, des touristes en nombre raisonnable, et surtout des gens affables et souriants, manifestement heureux de nous voir dans leur ville. Un endroit à visiter, mais surtout pour y profiter de la dolce vita…
Nous terminons cette traversée de la Slovénie par un bref arrêt à Piran, vieille ville
vénitienne à la frontière de l’Istrie croate. La ville est superbe et entourée, semble-t-il, de stations balnéaires qui débordent en saison, comme ailleurs en Istrie et sur la côte adriatique croates. Mais le temps était un peu nuageux, et nous étions probablement un peu anxieux d’arriver à Rovinj, notre première étape en Croatie un peu plus tard dans la journée. Si Piran est sur votre itinéraire comme c’était le cas pour nous, le petit arrêt vaut certes le temps qui y est consacré; sinon, on peut passer outre, on verra encore mieux en Istrie.
Pour celles et ceux qui voudraient consulter quelques photos supplémentaires de la Slovénie :
Cliquez Slovénie: un bref aperçu en photos
Et en attendant la parution de la deuxième partie de ces « Errances » consacrée à l’Istrie et à la côte adriatique de la Croatie, je vous laisse sur cette image de la belle et si douce Ljubljana le soir :

