Dans ce quatrième volet de notre périple est-asiatique, je vous présenterai non seulement la plus belle partie du Vietnam, mais aussi parmi les plus beaux paysages que nous ayons vus
dans tous nos voyages. Quelques petites remarques pour vous dire que les vietnamiens nous ont semblé généralement assez réservés, beaucoup moins chaleureux que leurs voisins laotiens ou birmans par exemple; pas hostiles ou désagréables, mais réservés. Et beaucoup moins exubérants que les chinois que nous visiterons plus tard. En passant, ils ne sont pas très religieux; les temples semblent souvent être plus des attractions touristiques que de véritables lieux de culte. Ils les visitent comme nous visitons les églises.
En fait, nous parcourrons tout d’abord la côte centrale du Vietnam, avant de nous diriger vers le nord par Hanoï, et les régions qui l’entourent. Nous ne ferons pas les montagnes du nord lors de ce voyage, mais nous visiterons les mêmes tribus à partir de la Chine dans un voyage ultérieur (https://ghislainhalle.org/2010/06/16/merveilleux-yunnan-chine-profonde/); le risque de ne voir que des nuages était trop grand à la période de l’année où nous étions dans la région. Mais, par contre, je vous présenterai quelques aspects de la merveilleuse Baie d’Along et du site exceptionnel de Tam Coc.
(Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir; mais à la fin de chacune des deux parties de cette chronique, vous aurez accès à un plus grand choix de photos.)
1. LA CÔTE CENTRALE
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HOÏAN
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De Na Thrang, nous prenons un autobus « couchettes » pour Hoï An; même si la distance 
n’est pas très grande (500 kilomètres), le trajet prend plus de 12 heures. Nous étions un peu craintifs, car notre expérience des autobus couchettes en Inde avait été un peu chaotique et aventureuse; mais finalement, tout s’est bien déroulé et nous avons même pu dormir bien plus confortablement que dans un siège économique en avion.
Et au matin nous sommes arrivés à Hoï An quand même assez dispos pour commencer à
visiter cette ville qui fût ma préférée de tout notre voyage en
Asie du sud-est. Nous étions bien logés dans un hôtel qui donnait sur la rivière Thu Bon qui traverse la ville, à dix minutes à pied de la vielle ville et du vieux pont japonais qui en est l’emblème. Hoi An est une ville probablement très touristique comme le vieux Québec, mais elle était relativement tranquille lorsque nous y sommes passés.
Nous avons pu amplement profiter de son marché, de ses musées et temples et surtout de
son vieux quartier français plein de boutiques d’art et de sa promenade sur les rives enluminées de lanternes.
D’ailleurs, d’une boutique d’art locale, nous ramènerons 3 toiles, qui ornent toujours notre maison. C’est peut-être une ville très touristique, mais c’est certes aussi une ville d’art et de restos agréables.
Les femmes sont partout, dans tous les commerces. Elles vendent bien sûr des souvenirs, 
mais tiennent aussi des restos, les boutiques du marché, les musées et les transports. Ce sont elles qu’on voit propulser les pirogues sur la la rivière. Et même si elles sont très réservées, il leur arrive souvent de rire
de bon cœur: curieusement, nous avons vu peu d’hommes (la guerre a quand même pris un tribut plus élevé chez eux que chez les femmes) et généralement dans des tâches physiques ou « motorisées », mais pas dans le commerce ou les services.
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LA MONTAGNE DE MARBRE
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Mais nous devons quitter cette ville si agréable pour poursuivre en bus notre itinéraire de
la côte centrale en nous dirigeant vers l’ancienne capitale impériale Hué. En route, nous nous arrêterons brièvement à la montagne de marbre qui est un temple bouddhiste dans une immense caverne. Pendant la guerre, les Viêt-Cong y avaient établi un hôpital à l’abri des bombardements américains; les romans de
Colin Cotterill sur
le Laos décrivent très bien le fonctionnement de ces hôpitaux de campagne pour ceux que cela intéresse. Malheureusement, l’arrêt fût assez bref et nous devions de nous-mêmes revenir à temps pour reprendre notre bus ; comme ce n’était pas un bus de touristes, personne n’était chargé de nous avertir du départ, signalé en vietnamien seulement. Je ne crois pas que cette attraction vaille le détour, mais si comme nous vous devez y passer, profitez-en !
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HUÉ ET LA RIVIÈRE DES PARFUMS
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Le 31 janvier, nous arrivons donc à Hué, ancienne capitale impériale du Vietnam durant la 
dynastie Nguyễn (1802-1945), sous la tutelle française évidemment. Pour être franc, Hué ne m’a pas conquis, la ville me laissant un peu déçu. Le centre-ville est assez quelconque à l’exception de petits parcs sur les rives du fleuve où abondent des œuvres d’art. Pour le reste, une ville commerçante, siège administratif de son district.
Évidemment, il y a la Citadelle, copie plutôt réduite de la Cité interdite de
B
eijing. La partie fortifiée elle-même ne m’a pas impressionné, mais j’avoue ne pas être un adepte des monuments et musées militaires. En revanche, les palais et temple de la dynastie Nguyễn à l’intérieur valent le déplacement. Les jardins y sont agréables, et les édifices du palais et les temples souvent remarquables.
Mais la grande attraction d’Hué est la croisière en barque sur la Rivière des Parfums pour
aller visiter les mausolées et pagodes construits par les derniers empereurs Nguyễn. La ballade est très agréable, même si nos bateliers nous ont fait un
peu la gueule car nous ne mangions ou buvions pas autant qu’ils l’auraient voulu; mais Marie a développé une stratégie qu’elle reprendra plus tard à Tam Coc, soit de promettre d’acheter quelque chose plus tard si, et seulement si, on nous fiche la paix entretemps. Et cela fonctionne… Nous avons donc pu admirer à notre guise les paysages bucoliques qui défilaient sous nos yeux.
Mais le but de cette « croisière » est réellement la visite des les mausolées et temples érigés par la 
dynastie Nguyễn qui semble avoir ainsi voulu imiter l’immortalité pharaonique égyptienne. Nos bateliers nous laissent descendre sur la rive pour que nous puissions aller visiter les différents sites. Ainsi, le tombeau de Minh Mang datant du milieu du XIXème siècle qui est érigé sur un emplacement remarquable et entouré d’un immense jardin.
Puis ce fût la magnifique demeure funéraire de Khai Dinh, certes le plus beau des
mausolées, mais aussi le plus prétentieux avec toutes ses
sculptures de guerriers et d’éléphants. Il faut ici aussi admirer le paysage alors que le tombeau domine la Rivière des Parfums et les collines avoisinantes.
Puis, nous avons dû négocier et nous payer une ballade à moto pour visiter le site du
tombeau de Tu Duc plus éloigné du fleuve; si l’édifice était quelconque, les jardins étaient somptueux. Et sur le retour, notre
barque nous a arrêtés à la célèbre pagode de Thien Mu (Dame Céleste) qui domine la rivière et est très fréquentée, tant par quelques fidèles que par une horde de touristes dont une grande partie est venue en bus. Elle est effectivement magnifique et vaut le voyage. En prime, on y retrouve un musée où est exposée la voiture qui a emmené le moine Tich Quand Duc qui s’immola par le feu pour protester contre les avancées par trop « catholiques » du régime de Diem. Je me souvenais d’avoir vu la scène à la TV et vous pourrez en voir une photo parmi celles qui vous seront proposées au terme de cette première partie de la présente chronique.
Puis nous terminons notre croisière d’une journée vers Hué, le long de paysages toujours 
aussi calmes et splendides. Le lendemain, nous prenions l’avion qui nous mena à Hanoï, la cité des parcs et monuments, et à ses environs absolument extraordinaires : la baie d’Along et Tam Coc.
Si cela vous agrée, vous pouvez parcourir, avant cette étape, un choix de photos du centre du Vietnam en cliquant sur le lien ci-dessous:
2. HANOÏ ET SES ENVIRONS
S’il est une région du Vietnam qu’on ne peut outrepasser si on va dans la région, c’est bien
Hanoï et ses environs. En fait, outre la ville elle-même, les principales attractions sont à environ deux heures de bus du centre d’Hanoï. Il est facile d’organiser ces excursions (Baie d’Along et Tam Coc) en vous adressant à une agence de voyage locale. Lonely Planet vous sera particulièrement utile pour vous débrouiller parmi les agences; si vous tenez à être servis en français, utilisez le Routard et acceptez d’avoir un peu moins de choix et des prix probablement un peu plus élevés. Évidemment, ce voyage a eu lieu en 2009, alors je ne vous parlerai pas des prix. Pour le reste, cela doit encore correspondre passablement…
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HANOÏ, SES PARCS ET MONUMENTS
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Si notre arrivée à Hanoï s’est déroulée facilement, cela ne nous a cependant pas pris
beaucoup de temps pour expérimenter les petites escroqueries des chauffeurs de taxi : la première qui consiste à nous faire tourner en rond pour nous rendre à une adresse
presqu’en face de notre hôtel (dont on voyait l’affiche à destination) serait plus difficile à utiliser avec nos téléphones et Google Map aujourd’hui. Même si les Vietnamiens utilisent une variante de l’alphabet latin et même si on peut un peu plus se débrouiller qu’avec les caractères chinois, ne comptez pas trop pouvoir lire les noms des rues lorsqu’ils sont affichés. Cependant, la seconde arnaque qui voit soudain la virgule avant les décimales sur le compteur se déplacer soudainement à droite pour décupler le prix est plus difficile à contrer : notre solution a consisté à sortir du taxi et à héler un policier. La virgule est revenue à sa place ! Et malgré ces petits incidents (qui ne nous auraient quand même pas ruinés !), notre séjour fût très agréable. Pour tout dire, sauf pour les taxis dont il fallait se méfier, nous n’avons pas été victimes d’arnaques au Vietnam.
Nous étions logés près du marché, de la vieille ville et du lac Hoan Kiem (Épée restituée),
donc dans le centre touristique. Je recommande beaucoup ce
quartier très vivant, bien situé et loin des grandes chaines d’hôtel; les petits restos et agences locales de voyage, pour les tours à la baie d’Along ou à Tam Coc, y
abondent. Et nous y avons assisté à une très intéressante représentation du théâtre traditionnel de marionnettes. Le tour du lac nous a permis aussi de participer à une attente de groupe : celle de l’apparition périodique d’une tortue centenaire dont la vue est synonyme de longue vie. Une petite foule a applaudi l’apparition que malheureusement nous n’avons pas pu bien voir: nous vivrons donc moins longtemps…
Mais il y a aussi de beaux sites à visiter dans cette magnifique ville. Ainsi en est-il du 
Temple de la Littérature (c’est plus intéressant qu’un oratoire à St-Joseph !) et aussi de la maison de l’oncle Ho (Chi Minh); dans ce dernier cas, suivez la foule de pèlerins ! Il y a aussi le
Mausolée dans les environs, mais honnêtement, je ne me souviens pas de l’avoir visité. Toujours dans les environs, il y a la grande pagode Tran Quoc qui vaut le détour. Et il faut aussi déambuler dans le quartier français pour y contempler les vestiges de l’empire colonial d’Indochine; certes, beaucoup d’édifices sont un peu défraîchis avec le climat chaud et humide, mais il y subsiste de magnifiques maisons (abritant des ambassades) et des arbres superbes.
Mais réservez une demi-journée, sinon une journée entière, à la visite
du Musée d’Ethnographie : une merveille. Vous ne vous y ennuierez pas un seul instant. Des reconstitutions de villages et d’habitations des peuples et
ethnies des différentes régions du Vietnam. Et sans parler de la vie et des représentations qui s’y déroulent; réellement, un grand et passionnant Musée qu’il ne faut pas manquer. Pour moi, un moment fort de ce voyage.
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LA BAIE D’ALONG
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S’il faut une image représentative des beautés du Vietnam, alors l’honneur reviendra probablement à la baie d’Along même si personnellement j’ai préféré les environs de Tam
Coc; mais honnêtement, l’un et l’autre se valent. Nous avions réservé notre excursion de trois jours et deux nuits à partir d’Hanoï, dans une petite agence près de notre hôtel. Nous avons opté pour une excursion en petits groupes comprenant une nuit sur une jonque, et une nuit dans une ile; nous vous conseillerions d’opter pour deux nuits dans jonque, une pas trop grande cependant. La jonque était très bien, mais la nuit dans l’ile un peu décevante.
On nous transporte en autocar de notre hôtel à la jonque; la route elle-même est
magnifique et nous donne déjà un aperçu de ces monticules karstiques calcaires qui y foisonnent. Une navette dépose les touristes dans les différentes jonques
auxquelles ils ont été assignés; comme d’habitude, nous nous retrouvons avec de jeunes couples, puisque la plupart des touristes de notre âge ont opté pour des voyages organisés sur des jonques plus grandes et plus luxueuses probablement; mais la nôtre était très bien. On nous fait manger dès notre arrivée, et tous les repas seront excellents.
Même s’il a beaucoup d’embarcations touristiques, cela n’enlève r
ien
à la beauté des lieux. On en a souvent le souffle coupé, ce qui limite les échanges avec la dizaine d’autres touristes qui partagent notre embarcation. À la fin de l’après-midi,
nous aurons droit à une baignade inédite; assez amusant de plonger du toit de notre jonque dans une mer tiède. Puis, ce fût une ballade en kayak parmi ces paysages époustouflants. Mais ce que j’ai préféré, ce fût de contempler le crépuscule descendre sur la mer et le spectacle de ces jonques illuminées parmi les montagnes karstiques. Et puis, petit à petit, le calme s’est aussi joint à ce paysage grandiose.
Le lendemain matin nous réservait cependant une mauvaise
surprise; la brume enveloppait le paysage, et même si elle lui donnait un aspect assez féérique, elle nous cachait aussi plusieurs beautés. Mais on nous a
fait visiter une des nombreuses grottes que cachent ces rochers. Merveilleux… Évidemment, ces grottes ont été aménagées avec des réflecteurs de couleur pour les mettre en valeur, mais ne gâtons pas notre plaisir !
Notre périple dans la baie d’Along se termine par une nuit passée dans une ile un peu 
quelconque (Cat Bà) où nous avons dû partager le souper avec une famille allemande qui parlait très peu l’anglais et qui avait une humeur pas terrible (pour être poli). Mais le coucher du soleil y fût
merveilleux… Cependant, ne faites pas comme nous, et prenez deux nuits sur la jonque. En résumé, la baie d’Along vaut le voyage en soi; mais à moins d’avoir des dispositions vers l’état de lézard ou être alpiniste ou plongeur, il est inutile de s’y attarder outre-mesure, car même les plus beaux paysages peuvent devenir lassants si on exagère.
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EXCURSION À TAM COC
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Après notre retour à notre hôtel d’Hanoï, nous prenons une excursion d’une journée pour
Ninh Bin et Tam Coc (qu’on surnomme la baie d’Along terrestre). L’excursion se fait en autobus touristique et le premier arrêt se situe dans les environs de la capitale régionale, Ninh Bin; déjà, nous retrouvons ces monts
karstiques. Nous visitons tout d’abord un très joli temple (Banh Long) entouré de ces montagnes. Une anecdote: alors que nous attendions pour prendre possession de vélos que nous avions loués pour parcourir les derniers dix kilomètres vers Tam Coc, des enfants s’amusaient avec un chien pendant qu’un homme préparait un feu qu’il allume. Il s’approche du chien, le tue rapidement d’un coup à la tête et le dépose sur le brasier qu’il venait d’allumer pour le cuire. Autre pays, autres mœurs…
La ballade en vélo se déroulait dans un magnifique décor, mais aurait été meilleure si ma
bécane avait été en bon état; malheureusement, plusieurs dents étaient absentes du pédalier, ce qui avait pour effet de donner des coups à chaque tour de pédales et ce qui a causé que je suis arrivé à destination après tout le monde, même après Marie ! Mais comme je l’ai dit, le paysage valait la ballade que la plupart des gens de notre excursion avait sautée en demeurant dans l’autobus. Ils avaient tort.
Et nous voilà donc à Tam Coc où nous montons dans une barque;
un
peu déçu tout d’abord, car l’embarcadère est très aménagé, pas très « nature ». La barque qu’on nous assigne
est propulsé par un homme, les femmes s’occupant plutôt de barques « boutiques » pour nous offrir différents produits alimentaires et artisanaux.
Certaines femmes actionnent les rames avec leurs pieds pour conserver l’usage de leurs mains pour le commerce; assez athlétique ! Nous nous dirigeons donc vers une colline karstique et pouvons rapidement percevoir que le cours d’eau passe à travers cette colline.
Et une fois de l’autre côté de ce tunnel naturel, nous découvrons une vallée close
incroyable; en fait je ne crois pas que cette vallée ait une issue autre que la rivière en partie souterraine. Mais nous
découvrons aussi que nous ne sommes pas seuls à nous y promener. Nous traverserons une couple d’autres tunnels et pourrons voir que les terres fertiles devant nourrir une population très dense en Asie, on ne perd pas un centimètre pour cultiver avec des digues de glaise pour préserver les rizières de chaque côté de la rivière, jusqu’aux falaises karstiques.
Le seul endroit aussi spectaculaire que nous verrons ultérieurement et qui ressemble
à ces paysages, ce
sont les environs de la rivière Li en Chine. Et encore là, je n’en suis pas certain que cela ait été aussi spectaculaire. Je termine ici cette chronique sur le Nord du Vietnam, car elle
a été bien plus longue que ce que je prévoyais. Mais il y avait tant de choses merveilleuses à voir et à vous montrer; si vous avez une chance d’aller dans cette partie du monde, ne ratez pas le Nord du Vietnam. Je vous retrouverai bientôt pour une dernière chronique sur notre périple en Asie du Sud-Est, soit une brève visite à la capitale de la Malaisie, Kuala Lumpur (KL pour les malais !), et surtout la petite île si connue d’Indonésie : Bali.
Si cela vous agrée, vous pouvez parcourir un choix de photos d’Hanoï et ses environs (Along et Tam Coc) en cliquant sur le lien ci-dessous:
Photos d’Hanoï, Along et Tam Coc
À bientôt…
N.B. Pour un index de toutes les chroniques de voyage: Index