Dans ce cinquième et dernier volet de notre périple est-asien, nous visitons l’ile mythique de Bali en Indonésie après une courte étape à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie et siège du transporteur low-cost Air Asia.  Honnêtement, nous n’avions pas choisi d’aller à KL (comme disent les locaux), mais nous avions choisi un transporteur selon nos moyens financiers, qui reliait Hong-Kong, Siem Reap, Saigon et Bali.  Confort minimal, nous avons dû payer évidemment des suppléments pour nos bagages enregistrés et même pour avoir des sièges réservés au lieu de participer à une course pour les sièges sur le tarmac; nos concurrent-e-s étaient définitivement trop jeunes…  Mais les avions étaient modernes et les hôtesses très jeunes et très jolies, même si nettement moins efficaces que les aimables quinquagénaires de Continental Airlines (Hong-Kong-Newark).

• KUALA LUMPUR

La Malaisie est un pays musulman, parfois un peu intégriste selon certains qui l’ont parcourue.  Mais nous n’avons fait que trois escales à Kuala Lumpur et n’y avons passé qu’une journée complète.  Or, Kuala Lumpur est une ville très cosmopolite, où sont présentes de fortes communautés chinoises et indiennes.  Nous avons dormi deux fois au même hôtel dans un quartier majoritairement indien, très sympathique et à quelques stations « REM » du centre-ville; je parle de station REM, car il s’agit d’un métro surélevé qui n’est pas plus une merveille architecturale que ne le sera le REM montréalais.  Il y avait aussi dans les environs un marché couvert très vivant et bigarré.

Si j’ai choisi de vous parler de Kuala Lumpur, malgré le peu qu’on en ait vu, c’est pour vous faire partager un constat qu’on retrouve souvent dans les villes asiatiques.  Même si elles sont surpeuplées, elles possèdent souvent des centres-villes avec des édifices modernes remarquables.  Nos tours rectangulaires et économiques y feraient pâles figures, même si une tour de communication comme la Menara ne pèche pas par son originalité.  Cependant, les tours jumelles Petronas sont des merveilles architecturales et sont entourées de jardins magnifiques; dommage que notre société équivalente, Hydro-Québec, n’en fasse pas autant !  Retourner dans ce coin du monde, je consacrerais certainement plus de temps à KL et à la Malaisie…

• BALI

Tout d’abord, il faut savoir que l’Indonésie est le pays musulman le plus peuplé. Cependant, Bali constitue une enclave hindoue plus permissive que le reste du pays; et l’afflux des dollars touristiques a toujours octroyé à l’île une certaine autonomie.

C’était un rêve depuis des années que de visiter Bali, l’ile des merveilles ,et de l’exotisme pour nous.  Nous aurions eu avantage à mieux préparer cependant cette portion finale de notre périple; comme c’est moi qui m’occupe de la logistique et du détail des trajets, j’assume quelques erreurs qui ont rendu ce merveilleux parcours parfois un peu plus difficile (surtout au début), mais quand même extraordinaire.

                SEMINIAK

Tout d’abord, afin d’éviter de trop voyager la première journée surtout qu’il faut s’habituer à la conduite à gauche, j’ai opté pour un séjour à la plage à Seminiak près de Depensar, la plus grande ville et son aéroport.  La plage de sable noir y était assez malpropre et le lieu privilégié des jeunes australiens en « spring break »; mauvais choix, même si nous avions une belle chambre dans une auberge tranquille avec piscine et que de bons restos avoisinaient.

Il y a deux choses qu’il faut savoir et dont nous n’avions pas suffisamment pris connaissance. Tout d’abord, sauf au nord-ouest où nous ne sommes pas allés, il faut oublier les belles plages de sable blond; l’ile étant volcanique, le sable est noir lorsqu’il existe, car les petites falaises et les rochers de lave y sont légions.  Et s’il fait soleil à tous les jours, il pleut aussi à tous les jours, et parfois il tombe des trombes d’eau.  Et comme il n’y a pas d’égouts pluviaux, tous les déchets des rues, y compris les vieilles capotes, se déversent alors sur la plage.  Pas très agréable que se baigner en cette compagnie… Donc, évitez Denpasar, Seminiak et cette région !

                TANAHLOT

Après deux ou trois jours à Seminiak nous louons un petit VU haut sur patte et avec volant à droite pour conduite à l’anglaise, à gauche; pas très longtemps après le départ, je frôlai de trop près des scooters stationnés, en faisant tomber une couple; quelques engueulades et cent dollars plus tard, tout est réglé.  Et nous continuons vers un haut lieu du tourisme balinais, le temple de Tanahlot.  Superbe malgré le temps qui était assez quelconque ce jour-là.  Évidemment, il y avait quelques bus de touristes, mais finalement tout était assez accessible et le site vaut certainement le détour.  Il y a le temple de l’ile comme telle, et celui de la presqu’il voisine tout aussi impressionnant.  Certes à ne pas rater !

En route vers ce qui fut la plus importante et la plus intéressante étape de notre voyage, Ubud, nous arrêtons brièvement à un sanctuaire hindouiste : Taman Ayun.  Très beau site classé qui, s’il ne vaut pas le détour, vaut certes un arrêt en passant.  Si le paysage ne vaut en rien Tanahlot, les édifices sont cependant plus beaux et plus impressionnants.

            UBUD

Selon moi, la ville d’Ubud constitue « le » haut lieu de Bali; mais oubliez les plages, car nous sommes en plein cœur de l’ile.  Nous habitions une petite auberge dans une végétation luxuriante, dominant un petit canyon; tous les édifices et les chambres étaient sculptées magnifiquement selon la tradition balinaise.  D’ailleurs, un couple de Matane y résidait aussi qui venait à chaque année pour faire l’achat de meubles, portes et fenêtres ainsi sculptées et les importer et les revendre au Québec.

Ubud est la ville des arts plastiques et de la scène, mais c’est aussi le centre de magnifiques édifices, parcs et jardin; la ville est assise sur des coulées de lave qui alternent entre promontoires, plateaux et canyons, tous couverts d’une dense végétation due aux pluies quotidiennes.  Tout près de notre auberge, le parc de la Forêt des Singes au fond duquel coule un ruisseau; ce parc abrite un merveilleux petit ensemble de temples et surtout des magnifiques sculptures représentant des animaux, des dragons, des moines, des sages, etc.  Une très agréable promenade, surtout que nous y sommes pratiquement seuls et pouvons donc tout admirer à notre guise et notre rythme.   Et pas très loin, mais nécessitant un trajet en voiture, le Goa Gajah ou Grotte de l’Éléphant; il s’agit d’un temple troglodyte aux idoles particulièrement affreuses, mais situé dans un splendide parc. Des fleurs, des rizières, des cascades… et des enfants qui, insouciants des merveilles qui les entourent, s’amusent tout simplement.

Tout près de notre auberge, il y avait un palais d’un ancien maharadjah (Bali est hindouiste et la population d’origine mixte indienne et indonésienne) avec de magnifiques jardins; il y avait aussi là un restaurant agréable et un spectacle traditionnel de  théâtre d’ombres.  Nous y avons passé une soirée mémorable. Enfin, toujours près de notre auberge, nous retrouvons le temple Pura Desa, encore plus magnifique lorsqu’illuminé la nuit que le jour.

Lors de notre séjour à Ubud, nous avons effectué une balade avec un guide dans la campagne environnante à Sayan, lieu de culture de tous les fruits et légumes imaginables qui profitent de l’eau et du soleil en abondance; mais lorsque nous y sommes allés, c’était l’eau qui abondait et nous avons amplement pataugé dans la boue.  Mais quel aventureux petit trek à travers les forêts, plantations, rizières et petites agglomérations.  Au terme de notre petit périple, nous devions retourner à notre hôtel par nous-mêmes et avons commandé un taxi chez une des habitantes du coin; elle nous a présenté son petit garçon, aussi beau que sa mère d’ailleurs, et a tenu à ce que je les photographie; je ne me fis certes pas prier deux fois…

Enfin, lors de notre dernière soirée à Ubud, nous avons assisté à un magnifique spectacle (Danses Legong et Barong) qui tenait de l’opéra chinois et indien; la musique et les danses étaient extraordinaires, et les costumes superbes.  Il y avait là plusieurs balinais avec leurs enfants, et ils appréciaient beaucoup le spectacle; le WEB n’a pas encore tué tous arts locaux!  Nous avons aussi visité plusieurs autres lieux dans cette ville magnifique, peine de galeries d’art d’ailleurs.  Mais nous n’avons pu rapporter beaucoup d’objets, car leur art premier étant la sculpture, et ayant déjà quelques toiles vietnamiennes dans nos bagages, la place manquait. Si vous allez dans le coin, gardez vous de la place ou faites livrer au Québec !

            MUNDUK

En quittant Ubud, nous sommes montés dans les montagnes du centre de l’île où nous avions réservé une maisonnette parmi les rizières; tout le long de la route, les paysages étaient époustouflants.  Et pourtant, nous n’avions encore rien vu !…  Nous étions logés dans un petit bungalow donnant directement étions sur des rizières, et surmonté de montagnes: un des beaux endroits où nous ayons dormi.  Mais en arrivant, avant même le souper, nous sommes allés faire une excursion jusqu’à une cascade avec un jeune guide; en fait, la cascade n’a pas attendu notre arrivée pour nous tomber sur la tête.  Non seulement nous sommes arrivés complétement détrempés, mais même ma caméra a refusé de fonctionner pendant une couple d’heures malgré les précautions que j’avais prises (j’ai stressé !): mais quand même une incroyable balade !

Le site où nous étions logés comportaient de magnifiques jardins et à la brunante nous avons assisté à un superbe coucher de soleil avec en fond les montagnes du parc national de l’ouest de Bali. Le fait que les nuages chargés de pluie alternent avec un soleil radieux crée des spectacles absolument renversants.  Certes une des belles soirées de ce voyage inoubliable.

LAC BRATUR/BRATAN (selon les guides)

« Sed tempus fugit … » Il nous fallait quitter ce merveilleux endroit pour poursuivre notre périple balinais avant notre retour au pays. Nous dirigeons tout d’abord vers le nord-est de l’ile (avec une pause à d’impressionnantes chutes), puis vers le sud-est.  Notre premier arrêt est dans une zone volcanique près du Mont Bratan (ou Bratur selon d’autres guides) dont le cône surmonte un superbe lac.  Ce qui cependant nous plait le plus dans ce coin de pays, c’est le contraste entre le lac argenté et la flore verdoyante qui l’entoure, et les environs dénudés encore marqués par les coulées de lave qui encerclent le volcan. Une belle région, mais qui ne nous a pas fait oublier celles de Munduk et de Ubud.

CANDI DASA

Puis nous quittons vers Candi Dasa où nous comptons nous loger dans un petit, mais assez luxueux « resort » sur la mer.  La route pour s’y rendre contourne le plus haut volcan de l’ile, le mont Agung.  Ce volcan est entouré de terres d’autant plus fertiles qu’il y pleut  probablement à tous les jours, même si le soleil y a aussi sa part.  Nous ferons un grand détour pour contourner ce volcan et parvenir à la mer.  De là nous nous dirigeons immédiatement vers notre complexe de villégiature; le lieu est magnifique avec ses petites maisonnettes proprettes et luxueuses et un superbe terrain devant un paysage à l’avenant.  Mais tout n’étant pas parfait, il n’y pas réellement de plage à cause des rochers volcaniques qui composent le rivage et le fond de la mer.  Nous ferons cependant une intéressante sortie en apnée ave un guide juste en face de notre complexe.  Et bien sûr , un peu de farniente sur des coussins moelleux.

Et là aussi nous avons  fait une excursion, comme d’habitude, mais vers la péninsule d’Amed et les campagnes environnantes : le mont Agung, des paysages luxuriants, des rizières, des collines, des villages de pêcheurs, des enfants s’ébrouant dans des ruisseaux.  Magnifique !

Et puis ce fût notre dernier soir avant notre départ pour Denpasar et le retour à Montréal.  Le ciel nous a fait la fête : non seulement avons-nous bien manger pour ce dernier souper, mais nous avons eu droit à un coucher de soleil exceptionnel, même pour Bali, et d’une durée de près d’une heure.  Un feu d’artifice quoi !…

Le lendemain nous prenions notre avion et c’était le retour via Kuala-Lumpur, Hong-Kong, Newark et Montréal.  Nous avons fait un voyage absolument extraordinaire qui, débutant à Hong-Kong, se poursuivait à Angkor Vat, puis tout au long du Vietnam avant de se terminer à Bali.  Un peu fatiguant ? Peut-être, mais à moins d’avoir des moyens financiers plus élevés que les nôtres, nous devons essayer de rentabiliser le plus possible nos dépenses, tout en conservant la plus grande liberté possible. C’est pourquoi  nous n’utilisons pas les voyages organisés, pourtant souvent plus économiques.

Si vous désirez voir quelques photos supplémentaires et pleine grandeur de cette portion de notre voyage en Asie du sud-est, cliquez sur le lien suivant:

Quelques photos de K-L et de Bali

À une prochaine destination si cela vous tente.  Mon blogue en contient déjà un bon nombre si vous allez l’index alphabétique des chroniques :

ERRANCES | Heureux qui comme Ulysse… (ghislainhalle.org)

Au revoir !