POLYNÉSIE FRANÇAISE: LES ÎLES DE LA SOCIÉTÉ (1)

À la fin de cette chronique, vous aurez accès à un lien pour voir les présentes photos et d’autres « pleine grandeur »…

LES ÎLES DU VENT

 

I AO RANA !  (Bonjour !)

Qui se souvient de l’émission « Aventures dans les Îles » et du favori de ces jeunesImage1 filles que vous étiez alors, le célèbre capitaine Troy ?  Pour ma part, je Image2me souvenais des aventures, du bateau et des îles mythiques; Marie garde toujours un souvenir plus vif du bel aventurier…  Qu’importe, l’émission a eu pour effet de frapper notre imaginaire et surtout de développer notre goût commun pour l’exotisme. Et des îles perdues dans le Pacifique ne peuvent qu’attiser ce désir…

QUELQUES CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

globeAlors, en avril 2021, en pleine pandémie, nous rêvions d’évasion et vérifions par curiosité le prix des vols aller-retour sur Tahiti : au lieu des 2300$  à 2000€ précédemment vérifiés, 1300$CAN via San Francisco!  Nous nous achetons alors du rêve !  Environ 15 heures d’avion, mais ça dépasse les 20 heures avec les escales et les temps d’attente.  Et il y a cinq heures de décalage horaire avec Montréal.

La Polynésie française est composée de cinq archipels, regroupant 118 îles dont 76IMG_2916 sont habitées : l’archipel de la Société avec les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent, l’archipel des Tuamotu, l’archipel des Gambier, l’archipel des Australes et les îles Marquises.  Elle est située dans le Pacifique, au sud de l’équateur.  Nous nous contenterons finalement de deux îles du Vent (Tahiti et Moorea) et d’une île sous le Vent (Bora Bora).   Au départ, nous rêvions des petites îles comme Maupiti, Huahine, etc.; mais plus les îles sont petites, plus les prix sont élevés pour y demeurer agréablement.  Nous les avons donc évitées.

La Polynésie est un territoire français autonome (et non un DOM) et la monnaie est 00C1457B-2FCD-4D0A-9EF1-F4725ABEB4EAle franc polynésien qui est à taux fixe avec l’euro.  Même si on vous dit que les cartes de crédit sont peu acceptées, en pratique elles le sont presque partout sauf dans les petits commerces comme les roulottes-restos ou les petits comptoirs alimentaires.

Le coût de la vie y est très élevé, puisqu’à part le poisson et les fruits et quelques_GH99467 légumes en saison, tout est importé; et dans plusieurs petites îles dont le lagon est trop fermé et peu profond, l’avion est parfois le seul moyen de transport inter îles.  Si vous rêvez d’une chambre sur pilotis (sans cuisinette, mais parfois avec piscine) dans un lagon, commencez aux environs de 500€ par jour, et ajoutez-en une couple de centaines au moins pour les repas aux restaurants toujours dispendieux.  Et, comme nous en ont fait part _GH99612certains touristes qui y séjournaient, vous êtes confinés à votre hôtel sur pilotis, puisque la plupart sont situés sur des motus (ilots) privés et vous devez réserver la navette pour aller à l’île principale et de là trouver un moyen de locomotion.  Ça peut finir par paraitre long à moins de vous payer toutes les couteuses excursions de plongée ou de visite.  Mais comme nous n’avions pas ces moyens, peut-être suis-je en train de vous expliquer que les raisins étaient trop verts ! 

Alors nous avons opté pour des logements complets et autonomes Airbnb; en_GH99429 moyenne, 150$CAN par jour; mais nous y faisions nos repas (50-60$CAN/jour), sauf quelques sorties aux _GH99090restos (en moyenne 100-125$CAN) ou aux roulottes-comptoirs  alimentaires (entre 50-75$CAN).  Si vous ajoutez à cela la location d’une petite voiture (environ 50$CAN par jour), vous avez le budget quotidien minimum.

_GH99507La meilleure saison pour y aller est leur hiver (mai-octobre), un peu plus frais mais sec et très achalandé. Nous y étions en été : chaud et humide et il peut parfois y pleuvoir pendant quelques jours d’affilée semble-t-il.  Il a plu effectivement presque tous les jours, une à deux fois par jour: des déluges parfois, mais pendant 10 minutes au maximum , et le soleil revient !  En fait, la seule journée pluvieuse fût lorsque nous avons traversé l’île de Tahiti en son centre lors d’une excursion, mais en montagne c’est la règle, même en hiver : le mont ‘Orohena bloque les nuages, les amoncelle et les fait crever.

La population est majoritairement d’origine polynésienne malgré la présence de métropolitains français à la retraite et de quelques jeunes entrepreneurs en_GH99395 tourisme.  Si les plus vieux parlent le polynésien entre eux (toujours enseigné à l’école d’ailleurs), les plus jeunes communiquent surtout en français, même entre eux.  Les polynésien-ne-s ont une caractéristique remarquable : ils sont d’une gentillesse et d’une bonne humeur que nous n’avons jamais rencontrées ailleurs, même au Laos ou au Mali où pourtant nous avions été bien accueillis…  D’autres caractéristiques apparentes sont qu’ils ne sont jamais pressés, qu’ils ne se hâtent jamais… mais qu’ils chantent beaucoup.

CARTE POLYL’archipel de la Société est composé de deux groupes d’îles : les Îles du Vent (Tahiti, Moorea, Maïao, etc…) et les Îles sous le Vent (Raiatea, Bora Bora, Huahine, etc.).  Il y a environ 45 minutes de vol entre les deux groupes d’îles par Air Tahiti, très efficace et ponctuel.  L’île la plus peuplée est Tahiti avec 185,000 habitants, dont la majorité vit dans la capitale Papeete.  Il y a aussi une foule de petites îles, mais le prix pour y séjourner était trop élevé pour nous : nous avons donc choisi Tahiti et Bora Bora, auxquelles s’est ajoutée par la suite Moorea.  Et pour résumer notre expérience: de la beauté, de la douceur et du calme comme vous pourrez le constater.   Adieu le stress en Polynésie française…

 

LES ÎLES DU VENT

TAHITI

Nous sommes arrivés à Tahiti en soirée du 11 février, et nous avions réservé uneGH9_9669 chambre d’hôtel près du lieu où je prenais livraison d’une voiture le lendemain matin; hôtel quelconque, mais je ne voulais pas conduire à la noirceur après 25 heures sans sommeil ou presque.  Nous y avons pris un petit déjeuner qui nous a permis de confirmer le coût excessif des repas aux restos ou dans les hôtels : 70$US pour des céréales, rôties, yogourt, quelques petites crêpes, café et quelques fruits.

Après avoir pris livraison de la petite Peugot 108, nous sommes dirigés vers notre _GH99354premier lieu de location au sud de Papeete, en montagne, sur le haut de la crête d’une coulée de lave que la voiture peinait à monter.  Il faut savoir que Tahiti-Nui (l’île principale de Tahiti, reliée par un isthme à la petite île de Tahiti-Iti) a 120 kilomètres de circonférence et est dominée par le Mont ‘Orohena. Imaginez l’île de Montréal (approximativement la même superficie) dominée par un Mont-Royal qui aurait 2241 mètres au lieu de 233; _GH99050assez spectaculaire.  Notre premier logement surplombe donc la mer à l’ouest et donne une merveilleuse perspective de l’île voisine de Moorea.  L’équipement cuisine est sommaire, mais la chambre agréable et la terrasse coquette avec sa piscine cependant un peu négligée selon nos critères.  La proprio est cependant très_GH99001 gentille (polynésienne née sur l’île de Pâques d’un père pascalien et d’une mère française) et arrive immédiatement lorsque nous lui manifestons que nous avons quelques petits problèmes. Nous en profitons pendant trois jours pour parcourir surtout la côte sud-ouest de l’île principale et découvrons que les tahitiens peuvent profiter quand même de 49441_w768h583c1cx821cy685plusieurs plages publiques agréables, mais non exceptionnelles.  Et nous prenons notre premier repas dans une roulote qui nous a fait découvrir « la » spécialité tahitienne que nous avons cuisinée maintes fois nous-mêmes par la suite :  le poisson cru (généralement thon rouge ou blanc) à la limette et à la noix de coco, avec des légumes émincés.  Un d-é-l-i-c-e !

Bien sûr, l’île étant d’origine volcanique, la plupart de ces plages sont de sable _GH99012noir, mais très doux, et surtout elles sont très propres; même très fréquentées, les toilettes demeurent beaucoup plus propres que ce que l’on voit en Amérique du Nord ou en Europe.  Et souvent les familles, en fin de semaine, s’y rassemblent pour se baigner, bouffer et chanter.

_GH99065L’activité culturelle est cependant assez limitée : au jardin botanique un peu quelconque est adjoint un musée Gauguin fermé pendant la pandémie.  Il en est de même pour le musée de Tahiti qui rassemble les artefacts ethnologiques et qui souvent présente des spectacles folkloriques.  Seul un grand hôtel offre un spectacle avec souper à un prix exorbitant : mais nous n’aurons même pas l’occasion d’y aller, puisque le premier spectacle de reprise des activités est le jour de notre départ pour Bora Bora.

Papeete est une ville assez quelconque traversée par un boulevard autoroute_GH99338 toujours congestionné ou presque.  Le marché public _GH99340est cependant assez vivant et coloré; mais oubliez le marchandage, on est quand même en territoire français. Nous y achetons quelques souvenirs et cadeaux de voyage, et j’y acquiers le cadeau d’anniversaire de Marie.

Puis nous aménageons dans un autre logis plus au nord, à la pointe de Vénus.  Là_GH99086 nous occupons un logement très confortable, sans air _GH99091climatisé, mais situé sur la plage et ouvert au vent et au bruit des vagues nuit et jour.  Notre chambre donne sur une porte patio ouverte sur la mer et nous avons accès à une plage privée superbe avec une vue panoramique sur le Mont ‘Orohena; mais parfois les vagues sont suffisamment fortes pour rendre la baignade un peu difficile. 

Les proprios sont des Français qui y sont établis depuis plus de 20 ans, mais dont unImage5 des fils, né à Tahiti, s’amusait à au même moment sur la patinoire du Parc Lafontaine.  J’ai malheureusement dit à la proprio que nous demeurions dans une banlieue de _GH99089Montréal; à son air, nous avons vite compris que même si nous parlons la même langue, le terme « banlieue » n’a pas la même signification pour une française et un québécois.  Elle est d’ailleurs ultérieurement allée vérifier sur le Web s’il y avait des tours HLM mal entretenues à Pointe-Claire (et peut-être s’il y avait quelques maghrébins, qui sait ?).  Mais ils sont gentils et leur logement bien équipé et très agréable.

_GH99122Et nous sillonnons l’île en tous sens à partir de ce _GH99176point d’ancrage.  Nous parcourons quelquefois la côte-est moins peuplée et plus sauvage; toutefois, on ne va pas à l’ile de Tahiti pour ses plages, mais pour ses habitants et sa nature.

Et nous découvrons sur la plus petite île de Tahiti (Tahiti-iti) une plage avec un_GH99077 paysage extraordinaire.  Éloignée et peu fréquentée, cette plage située à Tautira nous présentait un panorama époustouflant; et le sable noir y était d’une douceur incroyable.  Pour nous, c’était certes le plus beau paysage de plage jamais vu jusqu’à_GH99024DSCN0541 nous voyons encore mieux plus tard à Moorea.  Même la route pour s’y rendre est exceptionnelle.  Nous fréquentons aussi une plage sur la côte ouest peut-être moins spectaculaire, mais qui renfermait tout près du rivage des « patates », blocs de corail, recelant des poissons multicolores que nous pouvions contempler avec nos palmes et nos masques à partir du rivage. 

_GH99083_GH99075Ces promenades quotidiennes en voiture impliquaient de nous préparer un petit pique-nique que nous prenions soit sur une plage, soit _GH99105dans un parc côtier.     Si les paysages côtiers y sont parfois remarquables, ceux de l’intérieur sont souvent époustouflants et valent le détour.  Malheureusement, nous n’avons plus les jambes pour des excursions en montagne à la recherche des vallées, cascades et torrents cachés.

Nous avons donc opté pour une excursion d’une journée en camionnette; nous_GH99201 avons alors parcouru le chemin abrupt, sinueux, boueux et rocailleux qui traverse l’île en son centre et monte jusqu’à 1600 mètres.  Évidemment, ce fût _GH99214la seule journée de pluie de notre voyage, mais nous nous y attendions.  Nous étions six personnes assisses sur des bancs dans la benne d’un gros 4X4 Toyota; une toile amovible nous permettait de mieux contempler le paysage lorsque la pluie diminuait.  Pour le reste, nous étions autant secoués que dans les manèges de La Ronde !

Durant la première partie, du trajet, nous suivons un cours d’eau qui régulièrementImage6_GH99250 est ralenti par de petits barrages alimentant les minuscules centrales hydroélectriques qui fournissent l’électricité à toute l’île.  Nous nous y baignons, Marie, moi et une jeune asiatique d’un autre groupe; les autres n’osent car l’eau est trop froide à 25C !  Évidemment, ils ne sont pas des adeptes des lacs des Laurentides.

Après un lunch dans un relais de montagne (nous avions apporté notre pique-nique_GH99246 comme toujours), nous montons jusqu’à 1600 mètres et, malgré ou grâce aux nuages et à la pluie, nous pouvons admirer des flancs de montagnes entièrement couverts de cascades : « la montagne qui pleure », dira Marie.  _GH99314_GH99334_GH99291Exceptionnel…  Cela vaut le voyage en soi.  Et une fois redescendus, près des côtes, le soleil est au rendez-vous comme d’habitude.  Une excursion absolument inoubliable, et la seule façon d’admirer les plus beaux paysages intérieurs de l’île de Tahiti-Nui lorsque nous avons passé l`âge des excursions physiquement exigeantes.

MOOREA

Je quitte maintenant  le compte rendu plus ou moins chronologique pour me concentrer sur le géographique en demeurant dans les Îles du Vent.  Moorea est l’îlex touristique voisine de Tahiti, léchée, riche, avec des routes très bien entretenues.  Elle a un lagon plus développé que celui de Tahiti et de superbes plages.  NousGH9_9673 voulions y aller lors de notre premier séjour dans ces îles, mais finalement c’était difficile de concilier horaires des traversiers, location de voiture et période suffisante pour visiter.  Heureusement, le gouvernement canadien a GH9_9677annoncé qu’à partir du 1er mars, seul le test antigénique de 24 heures était requis; nous avions prévu, au retour de Bora Bora, un séjour de trois jours à Papeete pour passer le test PCR de 72 heures, seul endroit doté d’unIMG_2946 laboratoire adéquat dans les îles.  Nous avons donc simplement décidé de modifier ce séjour désormais inutile en prenant le traversier dès notre arrivée et en séjournant deux journées complètes à Moorea.  Entre 8 :30 heures et 18:30 heures, à chaque demi-heure des traversiers relient les îles en 40 minutes.

Une petite anecdote pour vous montrer la gentillesse des polynésiens.  En sortant du traversier à Moorea avec nos bagages, nous cherchons le bureau de location Avis que nous savons situé pas très loin.  Une chauffeure de taxis s’approche pour offrir ses services, mais nous la remercions en lui disant que nous avons loué chez Avis.  Alors elle nous dit de la suivre et marche avec nous près d’une centaine de mètres pour nous indiquer l’officine.  Tout cela en sachant fort bien que nous ne serions jamais ses clients…  Et cela s’est reproduit moultes fois.

_GH99684Nous avions loué un petit chalet (un peu petit avec nos bagages, mais…) dont le patio sur pilotis donnait sur la mer :  bien équipé, mais sans climatisation (pas réellement nécessaire d’ailleurs).  Les proprios étaient des français qui, ayant loué déjà à un prof de Sorel-Tracy, étaient venus le visiter par la suite au Québec et étaient étonnés que nous parlions français alors que nous demeurions à Montréal (nous avons évité les banlieues!), la grande ville anglophone!  Peut-être est-ce dû au fait que Montréal est quand même moins loin que Paris (sept heures de vol de moins), mais deux de nos quatre locateurs avaient des liens avec le Québec !  Et nous qui croyions être perdus au bout du monde…

Comme à Tahiti, les paysages intérieurs sont spectaculaire_GH99717s.  Mais ils sont plus_GH99740_GH99743 facilement accessibles et visibles de la côte; moins élevés, les pics sont cependant plus dentelés et spectaculaires.  Le lagon (dû à une barrière de corail) y est plus présent qu’à Tahiti et les plages plus belles.  En deux jours, nous ferons deux fois le tour de l’île (60 kilomètres) et profiterons pleinement de quelques-unes de ces plages dont l’une est sans doute une des plus belles que nous n’ayons jamais vues : la plage Ta’ahiamanu qui, en plus d’être très agréable, fait face à un paysage époustouflant et est entourée d’une magnifique palmeraie. Et comme il n’y a pas foule, nous pouvons donc profiter de l’endroit en toute quiétude.

DSCN0619Mais nous irons aussi à la plage de Tiahura d’où nous DSCN0627pourrons pratiquer la nage avec masque, tube et palmes et contempler poissons multicolores, bancs de coraux et anémones.  Et à chacune de ces plages, il y a amplement d’espace pour pique-niquer à l’ombre tranquillement.

Enfin, à Moorea, il y a une route qui monte dans la montagne et nous permet d’avoir une vue panoramique à partir d’un belvédère.  Certes, il y a aussi des sentiers_GH99709 de marche qui y mènent, mais notre petite voiture pouvait nous emmener plus facilement et paresseusement.  À notre décharge, notre séjour à Moorea était très court et nous devions ensuite nous préparer pour notre retour à Montréal.  Évidemment, les paysages et la nature sont exceptionnels et facilement accessibles à Moorea; mais j’ai préféré Tahiti, plus vivante et où nous pouvions côtoyer plus facilement des polynésiens qui ne travaillent pas dans l’industrie touristique.  

Mais même si notre retour à Montréal suivait ce séjour à Moorea, dans notre cas je ne vous quitterai pas immédiatement; je vous reviendrai bientôt pour vous parler du fleuron polynésien qu’est Bora Bora.  Je vous l’ai dit précédemment, j’ai suivi une logique géographique, et  non chronologique, dans ces chroniques.  

NANA et MĀURUURU ! (Aurevoir et merci!)

Si vous le désirez, vous pourrez mieux voir quelques photos déjà publiées dans ce texte, ou inédites, en cliquant sur le lien suivant :

Quelques photos des îles du Vent

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